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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE II.L’IDEE ENCYCLOPEDIQUE AUX XVIIIE ET XIXE SIECLESCes innovations linguistiques reflètent le débat engagé par le XVI e siècle sur lamanière d’ordonner nos connaissances. Robert Darnton souligne que « de ce débatémerge une tendance à contenir la connaissance dans des schémas, généralement desdiagrammes typographiques, ce qui illustre les branches principales et secondaires desdisciplines, conformément aux principes de la logique Ramiste. Ainsi, une dispositiondiagrammatique, propension à dessiner et spatialiser les segments de la connaissance,sous-tend le courant de l’encyclopédisme et forme un trait d’union entre Ramus, Bacon,Alsted, Comenius, Leibniz, Chambers, Diderot et d’Alembert » 1 . Je ne peux m’arrêterici sur chacune de ces figures, mais je veux donner quelques idées forces de ce débat enexaminant certains de leurs projets, en commençant par l’Encyclopaedia du théologiencalviniste Johann Heinrich Alsted (Alstedius, 1588-1638) 2 .Si l’encyclopédie désigne d’abord un cycle de savoirs à parcourir au cours d’uncursus d’enseignement, ce n’est que progressivement que le mot en vient à qualifieraussi un genre particulier d’ouvrage. L’Encyclopaedia septem tomis distincta d’Alsted 3 ,publiée en latin à Herborn en 1630, est de ce point de vue un repère important et ellesera aussi une référence pour les ouvrages qui suivront. Alsted utilise pour la premièrefois le terme d’« Encyclopaedia » sans attribut dans son titre : quelques encyclopaediaeavaient paru dans les années antérieures, mais elles ne concernaient que des disciplinesparticulières. Par contraste, celle d’Alsted se présente comme une encyclopaedia de tousles savoirs, classés en sept séries (septem tomis distincta) 4 . Elle couvre non seulementles septem artes liberales, mais aussi les trois facultés supérieures (médecine, théologieet jurisprudence), les arts mécaniques et les « farragines disciplinae », c’est-à-dire lesdisciplines inclassables comme la Mnemonica, l’Historica, la Chronologia,1 Darnton, R., "L'arbre de la connaissance: la stratégie épistémologique de l'Encyclopédie", Le grandmassacre des chats. Attitudes et croyances dans l'ancienne France, Paris, Robert Laffont, 1985a, pp. 176-199, ici p. 179.2 Pour une histoire détaillée des encyclopédies à l’époque de l’humanisme et du baroque cf. Schmidt-Biggemann, W., Topica universalis. Eine Modellgeschichte humanistischer und barocker Wissenschaft,Hamburg, Felix Meiner Verlag, 1983. Sur Alsted voir Schmidt-Biggemann, Topica universalis, p. 100sq.; Eybl, F. M. (dir.), Enzyklopädien der Frühen Neuzeit. Beiträge zu ihrer Erforschung, Tübingen, 1995; Schneider, U. J. (dir.), Seine Welt wissen: Enzyklopädien in der frühen Neuzeit, Darmstadt, Primus,2006.3 Alsted, J. H., Encylopaedia septem tomis distincta, Herborn, 1630.4 I. Praecognita disciplinarum, libris quatuor; II. Philologia, libris sex; III. Philosophia theroetica, librisdecem; IV. Philosophia practica, libris quatuor; V. Tres superiores facultates, libris tribus. VI. Artes mechanicae,libris tribus. VII. Farragines disciplinarum, libris quinque. In: Schmidt-Biggemann, Topicauniversalis, p. 104 ; cf. aussi Rey, Miroirs du monde. Une histoire de l'encyclopédisme, p. 170 sq.69

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