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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEprouve que le Beau n’a qu’une forme » 1 . Goethe était donc incontestablement un modèleimportant pour <strong>Flaubert</strong>, ce qui ne veut en aucun cas dire qu’il était le seul : on saitainsi que d’autres auteurs comme Montaigne, Rabelais, Shakespeare, Cervantès, Rousseauou Byron étaient également des références majeures pour son œuvre et son identificationcomme écrivain 2 . Pour citer Goethe dans ses Maximes et réflexions : « On secompare toujours à la personne qu’on loue. » 3Il ne s’agit donc pas pour moi de chercher à tout prix à établir l’influence exclusivede Goethe sur <strong>Flaubert</strong>, mais plutôt de faire réentendre un dialogue littéraire importantpour l’histoire du roman européen et sur lequel il me paraît nécessaire de revenir –dialogue qui, certes, ne se base pas sur un contact direct entre les deux écrivains puisquequand le premier meurt en 1832, le second a onze ans, mais sur une lecture et une réceptionde l’un par l’autre. Comprendre et rendre compte de cette réception, ce n’est passeulement tracer une ligne de texte littéraire à texte littéraire, dans mon cas des Affinitésélectives à Bouvard et Pécuchet – jusqu’à maintenant moins souvent rapprochés qued’autres œuvres des deux auteurs – mais c’est bien plutôt s’efforcer de saisir la proximitéd’un faire littéraire, qui se caractérise dans les deux cas par un intérêt pour le lienentre savoir et littérature et traduit une approche encyclopédique. Il s’agit ainsi de situerune histoire commune à Goethe à <strong>Flaubert</strong>, mais aussi aux sciences et au monde scientifiquede leur temps, pour ouvrir par là vers une compréhension de leur encyclopédismelittéraire.Les lectures allemandes de <strong>Flaubert</strong> ont souvent été abordées comme un aspectde la réception du romantisme allemand en France initiée avec éclat par le Del’Allemagne de Mme de Staël publié en 1813 à Londres et en 1814 à Paris – dont nousaurons l’occasion d’évoquer la critique des Affinités électives dans ce chapitre 4 - et mar-1 Du Camp, M., Souvenirs littéraires. 1822-1850, Genève, Slatkine Reprints, 1993 [1906], p. 221. JeanBruneau précise que ce n’est pas <strong>Flaubert</strong>, mais Du Camp lui-même qui aurait lu Les Annéesd’apprentissage au moment de la rédaction de la première Education sentimentale. cf. Bruneau, J., Lesdébuts littéraires de <strong>Gustave</strong> <strong>Flaubert</strong>. 1831-1845, Paris, Armand Colin, 1962, p. 397 sq.2 Cf. ce qu’écrit Albert Thibaudet : « Ses lectures, ses sources étaient les classiques, Montaigne et Rabelais,un peu les Grecs, beaucoup Shakespeare, ce qui pouvait nourrir son esprit plutôt que ce qui pouvaitservir à son art (La Bruyère à ce dernier point de vue). » Thibaudet, <strong>Gustave</strong> <strong>Flaubert</strong>, p. 294.3 Goethe, J. W., Affinités électives, par Goethe; suivi d'un choix de Pensées, du même, Paris, Charpentier,1844, p. 426.4 Dans le chapitre XXVIII (Des romans) elle souligne que la traduction du roman – qu’elle-même intitule« des affinités de choix » - « n’a point eu de succès en France, parce que l’ensemble de cette fiction n’a160

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