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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE V. LES FIGURES DU SUJET CONNAISSANTl’échelle du pays. La loi Guizot impose aux communes d’embaucher un instituteur et delui fournir à la fois un local pour accueillir les enfants et un traitement et un logementconvenable. Toute personne possédant les titres a la liberté d’ouvrir des écoles primaires,mais le contrôle est renforcé sur la certification du personnel enseignant tandisqu’un ensemble de commissions de surveillance sont créées au niveau de la commune etde l’arrondissement pour vérifier que les enseignements se conforment effectivement auprogramme conçu par le ministère. Notons que pour les filles, comme l’indique AntoineProst, le projet est moins ambitieux et « on se contente d’encouragements ».Une loi du 15 mars est évoquée par le Curé au chapitre VI de Bouvard et Pécuchet,dans un passage consacré plus particulièrement à la Révolution de 1848.L’allusion renvoie à une autre loi éducative importante : la loi Falloux du 15 mars 1850qui est avec la loi Parieu du 11 janvier 1850 une des deux lois rétrogrades votées par leslibéraux et le clergé à la suite d’un projet développé au cours des événements de 1848par le saint-simonien Hippolyte Carnot (1801-1888). Ce dernier cherchait à combler leslacunes de la loi Guizot concernant les principes de la gratuité, de l’obligation et de lalaïcité. La loi Falloux donne un cadre à l’enseignement privé et elle complètel’organisation du système éducatif au niveau départemental et universitaire, en y accordantune place significative au clergé 1 . Dans Bouvard et Pécuchet, <strong>Flaubert</strong> met enscène cette tension entre l’église et de l’Etat à travers le personnage de l’instituteur, quisubit une pression aussi bien de la part du maire que du curé. Sous le régime de la loiFalloux, le maire et le curé avaient effectivement pouvoir d’inspecter les écoles primaires2 . Un acteur important de ces débats est Félix-Antoine Philibert Dupanloup(1808-1878), évêque d’Orléans et membre de l’Académie française. Dupanloup participeà la commission qui prépare la loi du 15 mars 1850 et il est l’auteur d’un ouvrageen trois tomes portant sur l’éducation 3 . <strong>Flaubert</strong> le cite dans Bouvard et Pécuchet et ill’évoque dans sa correspondance de l’année 1873 parmi d’autres jésuites modernes qu’illit pour ses « Deux bonshommes » 4 :1 Cf. Ibid., p. 73 ; Prost, Regards historiques sur l'éducation en France, p. 213 sq. ; voir aussi Gontard,L'enseignement secondaire en France, p. 236 sq. La loi organise par ailleurs aussi l’enseignement obligatoirepour le filles dans les villes de plus de 800 habitants.2 Prost, Regards historiques sur l'éducation en France, p. 215.3 Dupanloup, F., De l'éducation, Orléans, Gatineau, 1850-1872 ; Idem, De la haute éducation intellectuelle,Orléans, Gatineau, 1855.4 Cf. <strong>Flaubert</strong>, Bouvard und Pécuchet, note p. 461.317

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