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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEpitre précédent : ce sont en fait les enfants qui trouvent une exception à la règle (BP, p.384). De leur côté, les enfants sont brutaux et ne maîtrisent pas leurs pulsions. Seull’intérêt paraît pouvoir les amener à un apprentissage :Comme Victor était enclin à la gourmandise, on lui présentait le nom d’unplat : bientôt il lut couramment dans le Cuisinier français. Victorine étantcoquette, une robe lui serait donnée, si pour l’avoir, elle écrivait à la couturière: en moins de trois semaines elle accomplit ce prodige. C’était courtiserleurs défauts, moyen pernicieux mais qui avait réussi. (BP, p. 372)Plus tard Victor fait brûler le chat dans une casserole, il bat les enfants du coursde catéchisme et se révèle finalement un voleur. Victorine de son côté s’avère avoir unesexualité déviante. Après avoir été renvoyée du cours de catéchisme, Bouvard la découvredans les bras du tailleur ambulant Romiche avec qui elle a une relation sexuelle :Un spectacle le pétrifia.Derrière les débris du bahut, sur une paillasse Romiche et Victorine dormaientensemble. Il lui avait passé le bras autour de la taille, et son autremain, longue comme celle d’un singe, la tenait par un genou, les paupièresentre-closes, le visage encore convulsé dans un spasme de plaisir. Elle souriaitétendue sur le dos. Le bâillement de sa camisole laissait à découvert sagorge enfantine, marbrée de plaques rouges par les caresses du bossu ; sescheveux blonds traînaient, et la clarté de l’aube jetait sur tous les deux unelumière blafarde. (BP, p. 407)Cette image, qui répond à une autre image de séduction charnelle dans le mêmechapitre entre Bouvard et Mme Bordin, est en effet très provocatrice, parce qu’ellemontre une sexualité féminine libérée qui porte en même temps les traits de la décadenceparce qu’elle est proche de la prostitution (d’« une sexualité dangereuse » 1 ).Comme le souligne Laurence Perfézou-François, elle montre la petite fille dévalorisée,« dans les bras d’un homme de passage, à la sexualité désignée comme brutale, scènegrise et violente dans la trivialité de laquelle est vouée au néant le rêve mutuel de bonheurpaternel exprimé par Bouvard et son ami » 2 . Cette scène est aussi comparable dans1 Fraisse, G. et M. Perrot (dir.), Histoire des femmes en occident. Le XIXe siècle, Paris, Plon, 1991, p. 389sq.2Perfézou-François, L., ""quelque chose de paternel"", Centre <strong>Flaubert</strong>, http://www.univrouen.fr/flaubert,2003. Laurence Perfézou-François a étudié l’image de la petite fille, qui parcourt toutel’œuvre de <strong>Flaubert</strong>.346

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