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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEbas, le village ; un peu à main droite, l’église, dont on domine presque le clocher; enface, le château et les jardins. » (AE, p. 39) Et de poursuivre :« Ensuite, » continua le jardinier, « la vallée s’ouvre à droite et on aperçoitau loin, par-dessus les riches vergers, une contrée riante. […] » (AE, p. 39) 1Ainsi, cet incipit nous signale d’emblée le rapport entre paysage et tableau, quitraverse toute l’œuvre. Il est important de souligner que le mot « paysage », avant dedésigner l’étendue de pays qu’embrasse le regard, a d’abord eu la signification de tableauou de dessin représentant cette étendue. L’idée de tableau rappelle égalementl’étymologie du mot « idylle » que je viens d’évoquer. Cet élément devient plus significatifencore à la lecture de la suite de la scène, où le narrateur rapporte la manière dontCharlotte accueille son mari dans sa cabane :A la porte Charlotte reçut son mari et le fit asseoir de telle sorte que, par laporte et par la fenêtre, il pouvait embrasser d’un seul coup d’œil, les diverstableaux dont l’ensemble lui présentait le paysage pour ainsi dire dans uncadre. (AE, p. 40) 2Le paysage se présente donc au regard encadré. Edouard et Charlotte contemplentun paysage dont ils sont séparés par la fenêtre. De la même manière, au début duchapitre II, dans un extrait que j’ai évoqué plus haut, Bouvard et Pécuchet, heureux deleur nouvelle vie à la campagne, se penchent à leur fenêtre et « contemplentl’ensemble » qui se présente à leurs yeux :Quelle joie, le lendemain en se réveillant ! Bouvard fuma une pipe, et Pécuchethuma une prise, qu’ils déclarèrent la meilleure de leur existence. Puisils se mirent à la croisée, pour voir le paysage.On avait en face de soi les champs, à droite une grange, avec le clocher del’église, - et à gauche un rideau de peupliers.Deux allées principales, formant la croix, divisaient le jardin en quatre morceaux.Les légumes étaient compris dans les plates-bandes, où se dressaient,de place en place, des cyprès nains et des quenouilles. D’un côté, une ton-1 « Man hat einen vortrefflichen Anblick : unten das Dorf, ein wenig rechter Hand die Kirche, über derenTurmspitze man fast hinwegsieht ; gegenüber das Schloß und die Gärten. [...] Dann, fuhr der Gärtner fort,öffnet sich rechts das Tal und man sieht über die reichen Baumwiesen in eine heitere Ferne. » (WV, p.271).2 « An der Türe empfing Charlotte ihren Gemahl und ließ ihn dergestalt niedersitzen, dass er durch Türeund Fenster die verschiedenen Bilder, welche die Landschaft gleichsam im Rahmen zeigten, auf einenBlick übersehen konnte. » (WV, p. 272)260

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