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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUErécente sur ce roman montre que le troisième paradigme de Kilcher, la texture, à savoirle remplacement des formes poétiques modernes par des écritures fragmentaires etcombinatoires, parfois présentées dans des formes anti-classiques, pourrait égalementcorrespondre au projet <strong>romanesque</strong> flaubertien. Les liens et renvois entre les trois partiesdu roman ont en effet quelque chose de rhizomatique 1 . Ce terme de « texture » estapplicable aux écrits de Jean Paul, mais aussi au réseau chez Calvino, à l’encyclopédied’Umberto Eco et au rhizome de Guattari et Deleuze. Italo Calvino fait par ailleurs partieà côté de Raymond Queneau 2 et Borges avec sa Défense de « Bouvard et Pécuchet » 3des voix originales parmi les romanciers du XX e siècle qui se sont élevées pour valoriserle dernier roman de <strong>Flaubert</strong> en se servant justement de la notion de « roman encyclopédique». Raymond Queneau écrit ainsi en 1947 une préface à Bouvard et Pécuchetpour les éditions du Point-du-Jour 4 dans laquelle il souligne la portée encyclopédique dece roman. Avec la caractérisation de « roman ‘encyclopédique’ » 5 il semble vouloirfaire droit à <strong>Flaubert</strong>, qui, comme il l’explique, ne voulait pas faire un « roman pur etsimple » 6 . Cette fameuse préface est, comme le souligne Italo Calvino plus tard, « lefruit d´une longue attention portée à ce roman-encyclopédie » 7 et représente par ailleursun tournant dans la réception de cette œuvre restée longtemps à l’écart de la critique1 Cf. Ibid., p. 21.2 Queneau fut aussi encyclopédiste « professionnel » lorsqu’il dirigea l’Encyclopédie de la Pléiade (àpartir de 1951) et l’idée encyclopédique lui fut chère toute sa vie. Cette vocation encyclopédique semontre également dans ses propres oeuvres « littéraires ». Déjà au début des années trente Queneau a faitun travail de recherche à la Bibliothèque Nationale sur des « fous littéraires ». Ce travail était intitulé parQueneau Encyclopédie des sciences inexactes, ou - à un stade précédent et au moment où il essaie de lepublier, c’est-à-dire en 1934 - Aux confins des ténèbres avec le sous-titre Les fous littéraires français duXIXe siècle. N’arrivant pas à publier ces recherches, il intègre des extraits dans son roman Les Enfants duLimon publié en 1938. Dans ce roman il y a un personnage de nom de Chambernac qui compose uneencyclopédie (fictive) à laquelle il donne le titre « Encyclopédie des sciences inexactes », avec commesous-titre : « Aux confins des ténèbres ».3 Borges, J. L., "Défense de Bouvard et Pécuchet", Oeuvres complètes I, Paris, Gallimard, 1993, p. 260-264. Ce texte fut publié pour la première fois en 1954.4 Publié dans : Queneau, R., Bâtons, chiffres et lettres, Paris, Gallimard, 1965, pp. 93-117.5 Ibid., p. 104.6 Ibid., 107.7 Calvino, I., "La philosophie de Raymond Queneau", Pourquoi lire les classiques, Paris, Seul, 1996, pp.209-227, ici p. 219.56

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