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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE IV.DES LIEUX DU SAVOIRLe musée de Bouvard et Pécuchet : « les mémoires du temps »MUSEE- de Versailles. Belle idée du roi Louis-Philippe.- du Louvre. A éviter pour les jeunes filles.- Dupuytren. Très utile à montrer auxjeunes gens.(DIR, p. 106)Le musée de Bouvard et Pécuchet comprend lui aussi dans sa collection unechaîne. Mais, malgré ce symbole, et comme du reste leur jardin paysager, il ne parvientpas à répondre à l’idée que l’on se fait de l’institution muséale, à satisfaire aux attentesd’ordre et de logique qu’est en droit d’exprimer tout visiteur. Les deux protagonistesmontrent une nouvelle fois les limites de leurs tentatives d’organiser des lieux selon uneraison savante ou classificatoire, leur incapacité même à appréhender l’espace commeune matière du savoir : en fin de compte c’est en effet l’espace même qui se dérobe àleurs tentatives de le marquer, l’ordonner, de s’en servir pour classer les objets.A la différence de Goethe, <strong>Flaubert</strong> n’était pas lui-même un grand collectionneur.Il se rapproche en revanche de son devancier par sa vision universaliste de la culture,qui doit être accessible à tous et ne peut être l’objet d’une transaction marchande.Pierre-Marc de Biasi a souligné plusieurs types de relations de <strong>Flaubert</strong> au musée 1 . Sanièce Caroline était peintre et fréquentait des galeries et lui-même était un visiteur enflammé,ne manquant aucune occasion de découvrir de nouvelles collections lors de sesséjours à l’étranger, comme en témoignent ses lettres et notes de voyages. Rome surtoutle marque en tant que ville musée, même s’il n’y trouve pas « l’antique » auquel ils’attendait, qu’il trouve recouvert « par la robe du jésuite ». Pourtant les chefs d’œuvresqu’il y voit sont pour lui « du Goethe, du Dante et du Shakespeare ». C’est ce qu’il écritdans une lettre à Louis Bouilhet du 9 avril 1851 :Mais parlons de Rome. Tu t’y attends, bien sûr. Eh bien, vieux, je suis fâchéde l’avouer : ma première impression a été défavorable. J’ai eu comme un1 Cf. Pierre-Marc de Biasi – Séminaire <strong>Flaubert</strong> du 16 juin 2007 archivé sur le site de l’ITEM :http://www.item.ens.fr/index.php?id=14249 et de Biasi, P.-M., "Le musée imaginaire de <strong>Gustave</strong> <strong>Flaubert</strong>", in A. Herschberg-Pierrot (dir.), Savoirs en récit. I, <strong>Flaubert</strong>: la politique, l'art, l'histoire, Saint-Denis,PUV, "Manuscrits Modernes", 2010, pp. 145-162.281

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