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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE V. LES FIGURES DU SUJET CONNAISSANTrestent obsédés par les signes (Grübler über Zeichen 1 ) et noyés dans l’encre, commel’écrit <strong>Flaubert</strong> à Louise Colet :Loin de ma table, je suis stupide. L’encre est mon élément naturel. Beau liquide,du reste, que ce liquide sombre ! et dangereux ! Comme on s’y noie !comme il attire ! (<strong>Gustave</strong> <strong>Flaubert</strong> à Louise Colet, le 14 août 1853, Corr. II,p. 395)Cette encre permet le « faire » littéraire (le travail du style, le travail de la forme)et la création de mondes fictifs ce qui n’excluent en aucun cas le savoir. A travers sontravail sur le style et sa revendication d’une place pour l’imaginaire dans la répartitiondu savoir, à côté de la mémoire et de la raison, <strong>Flaubert</strong> se révèle très proche de Goethe 2au point d’apparaître pour Barthes « le dernier écrivain classique ». En même temps, ilreprésente la modernité en ceci que son travail d’écrivain « est démesuré, vertigineux,névrotique, il gêne les esprits classiques, de Faguet à Sartre. C’est par là qu’il devient lepremier écrivain de la modernité : parce qu’il accède à une folie. Une folie qui n’est pasde la représentation, de l’imitation, du réalisme, mais une folie de l’écriture, une foliedu langage ». 3ConclusionDans ce dernier chapitre j’ai analysé la mise en scène du savoir dans le roman enme concentrant sur la construction des personnages comme « figures epistémiques » 4 .Les élèves atypiques, les dilettantes et copistes permettent de penser les limites del’encyclopédie si on comprend cette dernière à partir des gestes d’acquisition et de1 Benjamin, W., Ursprung des deutschen Trauerspiels, Frankfurt am Main, Suhrkamp, 1996, p. 172. Surl’écriture et l’imitation chez Benjamin, en dehors de son célèbre L’œuvre d’art à l’époque de sareproductibilité technique, cf. par exemple : Benjamin, W., "Über das mimetische Vermögen", MedienästhetischeSchriften, Frankfurt am Main, Suhrkamp, 2002b [1933], pp. 123-126 ; Idem, "Der Mensch inder Handschrift", Medienästhetische Schriften, Frankfurt am Main, Suhrkamp, 2002a [1928], pp. 110-113.2 Cf. Wolf, "Ästhetische Objektivität".3 Barthes, "La crise de la vérité", p. 437.4 Cf. Pierssens, "Savoirs et littérature", ici p. 428.369

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