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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEla période voit également les transformations du projet encyclopédique prendre uneautre direction avec l’avènement de la modernité scientifique. Le titre du livre d’ErnestRenan, L’Avenir de la science, rédigé en 1848 et publié en 1890 1 , exprime bien ce versquoi l’humanité est supposée aspirer à se tourner : s’organiser scientifiquement pouraller rationnellement vers la perfection et parvenir à un « état rationnel ». « C’est là laplanche de salut qui sauvera le siècle du scepticisme : on admet la certitude scientifique.» 2 Se définissant lui-même comme un « dogmatique critique » 3 tout en maintenantune allégeance à la philologie et en soulignant l’importance des connaissances littéraireset d’une « science de l’humanité » – ce qui le distingue d’Auguste Comte 4 -,Renan se sert en particulier de Goethe comme exemple et modèle d’un sceptique quipourtant prête attention à ce qui l’entoure et « se passionne pour toutes les fleurs qu’iltrouve sur son chemin et les prend pour vraies et bonnes à leur manière » 5 .S’il influence fortement les écrivains, le scientisme les désenchante presque aumême moment 6 . C’est du moins le cas de <strong>Flaubert</strong> qui connaît Renan depuis 1860,l’estime, correspond et dîne avec lui. Dans Bouvard et Pécuchet, qui met en scène « lascience en action » - mal appliquée certes… -, se trouve la citation célèbre :La science est faite suivant les données fournies par un coin de l’étendue.Peut-être ne convient-elle pas à tout le reste qu’on ignore, qui est beaucoupplus grand et qu’on ne peut découvrir. (BP, p. 138)Il ne faut pas non plus oublier que la période de Bouvard et Pécuchet n’est pluscelle de la rédaction de l’Avenir de la science qui incarne encore l’espoir de la générationde 1848.1 Renan, E., L'Avenir de la science, Paris, Flammarion, 1995 [1890].2 Ibid., p. 449.3 Ibid., p. 453.4 Cf. la critique de Renan à propos de Comte in : Ibid., pp. 201 sq. ; voir aussi l’introduction d’AnniePetit, p. 24.5 Ibid., p. 454.6 Cf. le numéro spécial "Le(s) positivisme(s)", Romantisme, 21-22, 1978. Cf. aussi : Dumesnil, R., LeRéalisme et le Naturalisme, Paris, del Duca, de Gigord, 1955, surtout le chapitre sur « La littérature scientifiqueet le ‘scientisme’. L’histoire, l’essai et la critique dans la seconde moitié du XIXe siècle », pp. 171sq. ; Schiano-Bennis, S., "Portée et postérité épistémologiques de Bouvard et Pécuchet à la fin du XIXesiècle. Le trouble de la connaissance", Revue <strong>Flaubert</strong>, n° 4, 2004, http://flaubert.univrouen.fr/revue/revue4/10schiano.pdf.126

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