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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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CHAPITRE III.FLAUBERT ET L’INSPIRATION GOETHEENNEcours sur les relations humaines à celles entre substances. Charlotte essaie de comprendrel’affinité chimique ; elle demande à Edouard et au Capitaine :« Si chaque chose a un attrait pour elle-même, elle doit avoir aussi des rapportsavec les autres. »« Rapports qui différeront selon les différences des êtres », se hâta de continuerEdouard. « Les uns se rencontreront comme des amis et de vieillesconnaissances, qui se mêlent rapidement et s’unissent sans changer en rienleur nature, ainsi que le font le vin et l’eau. Les autres, par contre,s’obstineront à rester étrangers l’un à côté de l’autre, et rien ne les unira, pasmême un mélange et un brassage mécaniques ; c’est ainsi que l’eau et l’huilequ’on a brouillées en les agitant se séparent de nouveau, dès qu’on cesse dele faire. » (AE, p. 73) 1On peut aussi entendre dans la notion de « sympathie » l’idée d’harmonie etd’unité cosmique, d’affinité entre l’homme et l’univers. On retrouve cette idée danscette publicité pour le roman de Goethe parue le 4 septembre 1809 dans le Morgenblattfür gebildete Stände : « […] d’autant plus qu’il n’existe partout qu’une seule nature etque, dans le domaine éclairé de la liberté raisonnable, on relève constamment les tracesde la sombre nécessité des passions qui ne sauraient être entièrement effacées que par lamain d’un être supérieur, et non pas encore, peut-être, en cette vie » 2 .La sympathie touche aussi à l’imitation et à la mimésis, car « dans la sympathieou l’amitié, c’est positivement que les différences tendent à s’abolir entre deux êtres,que chacun tend à devenir l’image de l’autre » 3 . Ottilie et Edouard ont à un détail prèsles mêmes maux de tête et meurent de la même manière. Bouvard et Pécuchet se caractérisentégalement par de nombreuses ressemblances. L’admiration d’Ottilie pourEdouard déclenche l’imitation. Son écriture devient la sienne. Ce besoin d’imitation, lacopie de gestes « typiques » jusqu’à leur vocation de copiste caractérisent aussi Bouvard1 « Wie jedes gegen sich selbst einen Bezug hat, so muss es auch gegen andere ein Verhältnis haben. /Und das wird nach Verschiedenheit der Wesen verschieden sein, fuhr Eduard eilig fort. Bald werden siesich als Freunde und alte Bekannte begegnen, die schnell zusammentreten, sich vereinigen, ohne an einanderetwas zu verändern, wie sich Wein mit Wasser vermischt. Dagegen werden andere fremd nebeneinander verharren und selbst durch mechanisches Mischen und Reiben sich keinesweges verbinden ; wieÖl und Wasser zusammengerüttelt sich den Augenblick wieder aus einander sondert. » (WV, p. 302)2 Goethe, Les Affinités électives. In: Romans, p. 1361. « […] um so mehr, als doch überall nur eine Naturist und auch durch das Reich der heitern Vernunftfreiheit die Spuren trüber, leidenschaftlicher Notwendigkeitsich unaufhaltsam hindurchziehen, die nur durch eine höhere Hand und vielleicht auch nicht indiesem Leben völlig auszulöschen sind. » (WV, pp. 974)3 Hamon, P., Imageries. Littérature et image au XIXe siècle, Paris, José Corti, 2007.205

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