12.07.2015 Views

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

CHAPITRE IV.DES LIEUX DU SAVOIRbibliothèque ou de l’archive – deux autres institutions de collection et de dépôt – le muséepréserve le monde des objets historiques 1 . J’étudierai ainsi la fonction qu’occupe,dans les deux récits, la figure particulière de la collection et des objets collectés. Lamise-en-scène muséale d’objets dans le roman permet de réfléchir sur leur statut en tantqu’objets de collection curieux ou « objets épistémiques » 2 .Ce sont donc l’histoire et la mémoire qui sont au centre de ce chapitre. Le textelittéraire a une fonction de mémoire dans le sens ou Aleida Assmann interprète cettefaculté : « La mémoire artistique ne fonctionne ainsi pas comme un entrepôt (Speicher),mais elle simule l’entrepôt en thématisant des processus de mémoire et d’oubli. » 3 Jeconclurai sur l’idée de roman-archive. Les deux romans sont en effet marqués par latextualisation même de la notion et des opérations muséales : le texte lui-même devientMusée, se constitue comme Musée 4 . Il le fait ouvertement lorsqu’il met en scène destableaux vivants, pratique à la mode dès la deuxième moitié du XVIII e siècle, appréciéeà la cour de Weimar au début du XIX e siècle et illustrée à la fin du siècle encore chez<strong>Flaubert</strong> et Zola 5 . Les évolutions des médias et des technologies – et notamment la dissolutiondu modèle classique de la chambre noire et l’invention de la photographie –créent une sensibilité non seulement pour l’imitation et la copie de tableaux, mais aussipour l’imitation du discours à travers les clichés et stéréotypes dont <strong>Flaubert</strong> constituel’archive dans son Dictionnaire des idées reçues et les autres éléments de son Sottisier 6 .1 Korff, G., "Zur Eigenart der Museumsdinge", Museumsdinge: Deponieren - Exponieren, Köln; Weimar;Wien, Böhlau, 2002c, pp. 140-145, ici p. 142.2 Cf. Rheinberger, H.-J., Experiment, Differenz, Schrift. Zur Geschichte epistemischer Dinge, Marburg ander Lahn, Basilisken-Presse, 1992 ; Daston, L., "Introduction", in L. Daston (dir.), Things that talk. ObjectLessons from Art and Science, New York, Zone Books, 2004, pp. 9-24.3 Assmann, A., Erinnerungsräume. Formen und Wandlungen des kulturellen Gedächtnisses, München,Beck, 1999, p. 22.4 Hamon, Imageries, p. 83.5 Cf. Vouilloux, B., Le tableau vivant: Phryné, l'orateur et le peintre, Paris, Flammarion, 2002.6 Cette section s’inscrit dans deux grands complexes théoriques des sciences de la culture : les travaux surl’espace et ceux sur la théâtralité : Friedrich, S. et al. (dir.), Theatralität und Räumlichkeit, Würzburg,Königshausen & Neumann, 2009 ; Fischer-Lichte, E. (dir.), Theatralität als Modell in den Kulturwissenschaften,Tübingen/Basel, Francke, 2004 ; Neumann, G. (dir.), Szenographien. Theatralität als Kategorieder Literaturwissenschaft, Freiburg i.Br., Rombach, 2000. Sur le terme de « scène » du savoir je fais plusparticulièrement référence aux ouvrages de Mathet et de Schramm : Mathet, M.-T. (dir.), La Scène: littératureet arts visuels, Paris, L'Harmattan, 2001 ; Schramm, H. e. a. (dir.), Bühnen des Wissens. Interferenzenzwischen Wissenschaft und Kunst, Berlin, dahlem university press, 2003 ; Schramm, H. et al. (dir.),Kunstkammer - Laboratorium - Bühne. Schauplätze des Wissens im 17. Jahrhundert, Berlin/New York,De Gruyter, 2003 ; Scheutz, M. et al. (dir.), Orte des Wissens, Bochum, Verlag Dr. Dieter Winkler, 2004.Pour la théorie de l’espace dans les sciences culturelles voir : Bachmann-Medick, Cultural Turns. Neu-241

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!