12.07.2015 Views

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUELa théorie de l’encyclopédie de Comte se distingue des théories de ses contemporainspar le fait qu’il ne range pas toutes les sciences au même niveau, mais qu’il lesordonne en séries 1 . Il reprend ainsi l’idée traditionnelle d’enchaînement des savoirs,mais la combine avec l’idée de hiérarchie. Cette classification semble selon Annie Petit« être directement issue de la biologie, les tentatives de réflexion théorique sur la classificationdes sciences empruntant à la définition de la série animale » 2 . Cette conceptiondes connaissances a pour but le Progrès et, dans cette perspective, Comte met en avantles connaissances objectives, les seules à pouvoir asseoir ce dernier. Ainsi l’art est-ilabsent de son « Tableau synthétique de l´ordre universel » paru dans le Catéchisme positiviste,1852. La littérature et les sciences semblent s’éloigner. La division des savoirsen disciplines distinctes finira ainsi par produire « deux cultures » qui ne se comprennentplus : littérature d’un côté et sciences de l’autre. On comprend qu’avec ces analysesComte soit très tôt assez sévèrement critiqué par <strong>Gustave</strong> <strong>Flaubert</strong> :J’ai lu à Jérusalem un ouvrage socialiste, L’Essai de philosophie positive parAuguste Comte. [...] J’en ai feuilleté quelques pages : c’est assommant debêtise. Je ne m’étais du reste pas trompé. Il y a là-dedans des mines de comiqueimmenses, des Californies de grotesque. Il y a peut-être autre choseaussi. Ca se peut. Une des premières études auxquelles je me livrerai à monretour sera certainement celle de toutes « ces déplorables utopies qui agitentnotre société et menacent de la couvrir de ruines ». (<strong>Flaubert</strong> à Louis Bouilhet,le 4 septembre 1850, Corr. I, p. 679)Si comme on l’a vu Goethe exprime de la réticence face aux systèmes philosophiquesmatérialistes clos et trop rigides, on retrouve cette critique chez <strong>Flaubert</strong> quandil écrit à Mme Roger des Genettes le 12 janvier 1878, au sujet des « positivistes » :Les Positivistes français se vantent : ils ne sont pas positivistes ! Ils tournentau matérialisme bête, au d’Holbach ! Quelle différence entre eux et un H.Spencer ! Voilà un homme, celui-là ! - De même qu’on était autrefois tropmathématicien, on va devenir trop physiologiste ? - Ces gaillards-là nienttout un côté de l’homme, le côté le plus fécond et le plus grand. N’importe !La théorie de « l’évolution » nous a rendu un fier service ! Appliquée àl’Histoire elle met à néant les Rêves Sociaux. – Aussi, remarquez qu’il n’y aplus de Socialistes. – Sauf le fossile Louis Blanc ! (Corr. IV, p. 347)1 Cf. Dierse, Enzyklopädie, p. 235.2 Grange, La philosophie d'Auguste Comte. Science, politique, religion, p. 107.128

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!