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Ecriture encyclopédique – écriture romanesque - Gustave Flaubert ...

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HILDEGARD HABERL. ECRITURE ENCYCLOPEDIQUE, ECRITURE ROMANESQUEatomes 1 , qui a des conséquences importantes dans la chimie française, dont la moindren’est pas le retard qu’elle finit par prendre au cours du siècle 2 . Que veut dire « notationéquivalentiste » ? Le point de départ est l’étude quantitative des réactions chimiques àl’ordre du jour depuis la fin du XVIII e siècle et l’œuvre de Berthollet et Lavoisier. Pourapporter une réponse à ce problème les chimistes reprennent la vieille idée de l’atomecertes invérifiable par l’expérience mais qui permet de se livrer à des calculs, et la développentde façon nouvelle à partir de la notion de poids atomique. Dalton (1766-1844)définit ainsi les atomes non plus comme des « unités minimales de composition de lamatière », mais comme des « unités minimales de combinaison » 3 . Malgré cette précaution,les équivalentistes critiquent le recours à une entité dont l’existence reste spéculativeet suggèrent de s’en tenir à l’observation du « poids équivalents » des corps, ramenésau poids de l’oxygène. Il s’agit en fait d’un problème de nomenclature et de convention,dans la mesure où l’on passe facilement d’un système à l’autre. En ce sens, commel’indiquent Bensaude-Vincent et Stengers, la controverse porte moins sur« [l’explication] du visible compliqué par de l’invisible simple, comme dira plus tardJean Perrin, que [sur la résolution] des problèmes de langage, de formule de classification» 4 . Pour clore cette dispute, les chimistes se réunissent pour la première fois en uncongrès mondial à Karlsruhe en 1860 pour y discuter les deux systèmes et se mettred’accord sur une convention. Dans le troisième tiers du XIX e siècle, la notation atomistefinit par emporter progressivement le suffrage des chimistes dans l’ensemble des payseuropéen, à l’exception de la France. Ici, c’est en effet un équivalentiste convaincu quidomine la discipline, Marcelin Berthelot (1827-1907), professeur à la Sorbonne et auCollège de France, mais aussi Inspecteur de l’Enseignement supérieur puis Ministre del’instruction Publique sous la Troisième République, qui « interdit » l’atomisme jusqu’àsa mort en 1907.1 Cf. Wada, "L'Episode de la chimie dans Bouvard et Pécuchet de <strong>Flaubert</strong>, ou comment narrativiser uneambiguïté scientifique".2 Bensaude-Vincent explique ainsi que jusqu’au début du XXe siècle « les étudiants qui se présentent àl’agrégation sont obligés de rédiger leur copie en notation équivalentiste, alors même que les physiciensont déjà découvert certains des constituants fondamentaux de l’atome avec les électrons et la radioactivité.» Bensaude-Vincent, B., "Les tribulations de l'atome au pays de la chimie", Science & Vie (Hors-Série), 166, 1989.3 Bensaude-Vincent et Stengers, Histoire de la chimie, pp. 150-151.4 Ibid., p. 151.228

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