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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

étrangères à eux, mais à partir <strong>des</strong> leurs propres, pour faire saillir ce qu’ils ont<br />

tout l’air de ne pas dire correctement », ce qui revient purement et simplement<br />

à désigner l’opération dialectique elle-même, par sa forme d’abord : l’attaque,<br />

un raisonnement, un syllogisme, puis par sa matière et son intention propres :<br />

l’endoxe, un dire correct, sinon toujours vrai.<br />

3. <strong>La</strong> dialectique, préintuition<br />

Cette lecture éclaire aussi une autre lettre difficile, une division de l’intention<br />

du dialecticien qu’Aristote introduit quand, plus tard, il oppose cette<br />

intention à la fois à celle du savant et à celle du chicanier. Aristote désigne<br />

alors <strong>les</strong> dialecticiens comme « ceux qui font leurs raisonnements à <strong>des</strong> fins<br />

d’exercice et de probation » — « Û Ú Û » 283.<br />

Exercer simplement la raison, éprouver en plus l’interlocuteur sur le problème<br />

à l’examen, voilà justement <strong>les</strong> deux facettes de l’opération dialectique<br />

dont on a annoncé que la méthode dialectique <strong>les</strong> rend aisées. Quelques lignes<br />

plus loin, Aristote subdivise le deuxième membre, , selon que, dans<br />

cette mise à l’épreuve, l’accent se trouve mis sur la probation du<br />

fonctionnement de l’interlocuteur lui-même ou sur le problème soulevé : à<br />

<strong>des</strong> fins de probation et d’investigation, Û Ú Ô Ì 284. Le<br />

terme , probation, pris plus haut généralement, est alors réservé à la<br />

probation de la manière dont l’interlocuteur s’acquitte de son office. Et un<br />

nouveau terme, Ô, vient désigner avec plus de précision le cas où, <strong>les</strong><br />

dispositions <strong>des</strong> interlocuteurs se trouvant à leur meilleur, l’intérêt principal<br />

de l’examen se porte sur le problème proposé. N’est-ce pas d’une certaine<br />

manière le processus de division qu’Aristote suit déjà en Top., I, 2 ? <strong>La</strong> première<br />

utilité, en effet, visant la Û, s’intéresse à faciliter l’opération<br />

rationnelle sans regarder encore sa matière. <strong>La</strong> seconde, s’étendant aux<br />

˜, facilite la même opération, mais dans son application à une<br />

matière investiguée. Comme, par ailleurs, la matière examinée est double, il y<br />

a lieu de diviser en conséquence cette deuxième utilité. Aussi Aristote parle-til<br />

d'abord en <strong>des</strong> termes qui embrassent jusqu’à la probation <strong>des</strong> dispositions<br />

283Voir Top., VIII, 5, 159a25.<br />

284Voir ibid., 159a33.<br />

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