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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

nière. Aristote ne prétend pas, par cette façon de présenter <strong>les</strong> choses, qu’il<br />

serait indifférent, pour le profit de l’examen d’un problème, que l’on s’appuie<br />

sur n’importe laquelle <strong>des</strong> contradictoires de n’importe quel énoncé suggéré à<br />

propos de ce problème, de sorte qu’on s’en remettrait à l’arbitraire tout à fait<br />

subjectif de tel interlocuteur 337. Au contraire, il s’agit de discerner, quand on<br />

suggère la composition de tel attribut à tel sujet, si, dans <strong>les</strong> faits, objectivement<br />

en quelque sorte, tous admettent déjà cette composition, ou la nient, ou<br />

ne se prononcent pas. Cette affirmation est-elle endoxale Õı, quoad<br />

se ? Comme nous y reviendrons plus tard, c’est seulement dans la mesure où<br />

ce discernement n’est pas bien effectué qu’il en va autrement ; quand celui<br />

qui l’effectue est trop inexpérimenté et ne peut donner que son propre sentiment<br />

tout subjectif, alors la recherche doit se contenter de partir d’un ı<br />

, de ce qui n’est endoxal que relativement à telle personne. Mais le principe<br />

issu d’une si pauvre appréciation aura moins grande valeur, c’est inévitable<br />

338. C’est faute de voir cela que plusieurs auteurs déprécient la<br />

dialectique et n’y croient devoir trouver, aux yeux même d’Aristote, qu’un<br />

stérile brassage d’idées farfelues 339. Le Blond, pour ne citer qu’un exemple<br />

337 « À la différence du problème, [la proposition] n’est pas de nature à tenir la balance<br />

égale entre <strong>les</strong> deux réponses auxquel<strong>les</strong> elle s’expose. Si le questionneur veut obtenir l’assentiment<br />

de son interlocuteur à une proposition dont il a besoin pour bâtir sa propre argumentation,<br />

il faut que sa question le mette en situation de ne pas pouvoir le refuser. On<br />

comprend ainsi que la dialectique ne soit pas directement intéressée au problème de savoir<br />

si une prémisse est ou non intrinsèquement vraie : la seule qualité <strong>des</strong> propositions qui soit<br />

pertinente à l’égard de l’activité dialectique est le degré de liberté qu’el<strong>les</strong> laissent à<br />

l’assentiment d’un interlocuteur quelconque. Aristote distingue, dans <strong>les</strong> chapitres I, 10 et I,<br />

14, diverses espèces de prémisses dialectiques ; leur caractère commun est de pouvoir se<br />

prévaloir, directement ou indirectement, d’une autorité collective qu’il n’est pas au pouvoir<br />

d’un individu de récuser sans risque. » (Brunschwig, xxxvii)<br />

338Au début de la recherche, qui tend à s’élever graduellement, en le purifiant, au-<strong>des</strong>sus<br />

de ce point de départ. De fait, l’endoxal relatif de mauvaise qualité, mauvais point de<br />

départ, arrive comme un avorton dans le processus dialectique normal, sorti trop tôt de la<br />

matrice de l’endoxal absolu.<br />

339Sans aller aussi loin, Robinson laisse sentir, dans le texte suivant à propos du sens de<br />

Ô, une certaine confusion entre Ô , Ô Õ,<br />

Ô ı . <strong>La</strong> Ô y étant tout à fait ignorée, la dissertation de<br />

Robinson a le mérite de nous montrer à quel point la conception de Platon sur l'adoption<br />

d’un principe ressemble à celle d’Aristote sur celle d’un principe dialectique. Cependant,<br />

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