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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

peut-être n’est-ce pas le cas. Et, alors, il est capital de discerner quelle<br />

déficience, dans la performance <strong>des</strong> interlocuteurs, a permis ou empêché de<br />

détruire la position initiale. Autant la position doit à la déficience de l’un ou<br />

de l’autre d’avoir ou non été détruite, autant l’examen de la position sera à<br />

reprendre. Le demandeur a-t-il requis et le répondeur a-t-il accordé <strong>des</strong> propositions<br />

menant à la formation d’un raisonnement obscur ou faux ? Se sont-ils<br />

entendus pour conclure en prenant le propos initial lui-même comme proposition<br />

ou en agençant <strong>des</strong> propositions contraires <strong>les</strong> unes aux autres ? Toutes<br />

ces fautes mettent en cause bien davantage <strong>les</strong> interlocuteurs que le raisonnement<br />

ou la position à l’examen 633. C’est à fournir <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> adéquates pour<br />

<strong>les</strong> éviter, <strong>les</strong> dépister et <strong>les</strong> corriger qu’Aristote consacre <strong>les</strong> chapitres 12 et<br />

13 du huitième livre. De fait, le demandeur aussi bien que le répondeur<br />

peuvent pécher en cela et sont à surveiller : « Cela ne fait pas de différence<br />

que cette obstruction se fasse par la réponse ou par la demande. » 634 Mais,<br />

comme le répondeur a justement pour rôle de garantir que <strong>les</strong> matériaux du<br />

dialogue se conforment à toutes <strong>les</strong> exigences d’un examen dialectique<br />

authentique, il est fatal que, sur ces questions, ce soit surtout lui qu’on examine<br />

et qu’on blâme. Car tout dépend ultimement de la qualité de ce qu’il<br />

accorde ou refuse, et il devient un mauvais partenaire aussi bien en faisant le<br />

difficile qu’en devenant permissif : dans le premier cas, pour l’avoir privé <strong>des</strong><br />

meilleurs, il contraint le demandeur à user de piètres matériaux ; dans le<br />

second, c’est encore la <strong>des</strong>truction de l’examen, par l’incohérence.<br />

Souvent, en effet, c’est celui à qui on demande qui est cause de ce que le<br />

raisonnement ne soit pas bien dialogué, par le fait de ne pas concéder ce à<br />

partir de quoi il y aurait moyen de bien dialoguer contre la position. C’est<br />

qu’il n’est pas au pouvoir de l’un seulement <strong>des</strong> interlocuteurs de<br />

bien accomplir leur œuvre commune. Il est donc quelquefois nécessaire<br />

d’attaquer l’interlocuteur et non la position, quand le répondeur se tient<br />

malignement à l’affût de ce qui contrarie le demandeur. Ceux, bien sûr, qui<br />

633« Que le raisonnement soit faux constitue une faute de l’interlocuteur plutôt que du<br />

raisonnement. Plus exactement, ce n’est pas toujours la faute de l’interlocuteur, mais ce<br />

l’est quand cela échappe à son attention. » (Ibid., 12, 162b16-18)<br />

634Ibid., 11, 161b1-2.<br />

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