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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

position initiale. Il ne se prête ainsi à aucune apparence de <strong>des</strong>truction venant<br />

d’inconvénients qui s’attacheraient plus à sa propre désinvolture qu’à une<br />

faib<strong>les</strong>se véritable de la position.<br />

En effet, le répondeur ne donnera pas l’impression de subir quoi que ce soit<br />

par sa faute, si c’est en prévoyant ainsi qu’il pose chaque chose ; et le demandeur<br />

arrivera à un raisonnement, du fait que 594 le répondeur aura posé tout ce<br />

qui est plus endoxal que la conclusion. 595<br />

On devrait percevoir maintenant que la réponse 596 n’est vraiment pas<br />

une sinécure 597. Avant de se déterminer à dire oui ou non — ce à quoi se<br />

réduit quelquefois tout l’extérieur de la réponse — le répondeur s’assure de<br />

bien comprendre la demande, puis en mesure le caractère endoxal et la<br />

pertinence. Dès qu’il saisit la demande dans son caractère endoxal ou<br />

paradoxal, le répondeur est tenu d’opter pour un oui ou pour un non franc et<br />

net. Mais ce n’est pas souvent suffisant. Tout dépend encore du caractère plus<br />

ou moins immédiat de l’évidence attachée à la perception de l’endoxalité ou<br />

de l’adoxalité. Dans la mesure, en effet, où ce caractère ressort<br />

immédiatement de la demande, le répondeur n’a guère plus à faire que de<br />

trancher, tout simplement. <strong>La</strong> réponse sera d’ailleurs normalement oui en ce<br />

cas. Le demandeur ne va évidemment pas se mettre en peine de formuler <strong>des</strong><br />

deman<strong>des</strong> manifestement paradoxa<strong>les</strong> — entendons : manifestement plus<br />

paradoxa<strong>les</strong> que son propos. C’est le cas généralement pour <strong>les</strong> deman<strong>des</strong><br />

paranécessaires, pour toutes ces deman<strong>des</strong> qui ne vont pas procurer <strong>les</strong><br />

prémisses de l’attaque principale, mais simplement préparer leur obtention.<br />

594… et seulement parce que…<br />

595Ibid., 160a11-14.<br />

596Toute la fonction de répondeur.<br />

597Le rôle du répondeur a toujours été plutôt sous-évalué, plus ou moins senti par <strong>les</strong><br />

commentateurs comme un écho du demandeur, sur qui on croyait que reposaient tous <strong>les</strong><br />

moments importants de l’investigation. Ce résumé <strong>des</strong> <strong>Topiques</strong> illustre bien cette tendance<br />

: « <strong>La</strong> tâche du questionneur est d’élaborer une argumentation tendant à établir la<br />

proposition contradictoire de celle que soutient le répondant… Dans leur presque totalité,<br />

<strong>les</strong> <strong>Topiques</strong> sont <strong>des</strong>tinés à fournir au dialecticien <strong>les</strong> moyens de remplir cette tâche avec<br />

succès ; ils s’adressent par priorité au questionneur, parce que son rôle est de loin le plus<br />

actif <strong>des</strong> deux, et que sa marge d’initiative est de loin la plus étendue. » (Brunschwig, xxixxxx)<br />

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