23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

appui sur ce qui, sans l’être, donne l’impression d’être endoxal (a 640).<br />

L’agencement varié de ces éléments va engendrer une intention et un<br />

comportement particuliers dans l’échange avec l’interlocuteur, et déterminer<br />

pour le dialogue une tournure didactique, dialectique — investigatoire ou<br />

probatoire — sophistique, chicanière ou même pseudographique 641. Il n’est<br />

pas facile de ramener toutes <strong>les</strong> nuances à quelques éléments. Comment, par<br />

exemple, l’erreur inconsciente se réduit-elle à l’un de ces éléments ? Elle<br />

n’est ni savoir véritable ni savoir apparent, car on entend ici par un savoir<br />

apparent celui qui est conscient de son inanité. De fait, l’erreur, tant qu’elle<br />

est inconsciente, déterminera chez celui qui la fait comme chez son<br />

interlocuteur la même intention et, quoique de façon illusoire, le même<br />

comportement que le savoir véritable : l’enseignement donné et reçu. Et dès<br />

qu’elle deviendra consciente, elle sera l’occasion, pour celui qui se trompe, de<br />

choisir entre la situation de savoir apparent et d’ignorance, et, pour son<br />

interlocuteur, de traiter son vis-à-vis comme détenteur d’un savoir apparent.<br />

Donc, pas de situation vraiment originale. On pourrait aussi imaginer que<br />

quelqu’un, comme on le reprochait à Socrate, feigne l'ignorance. Là encore,<br />

pas de comportement vraiment nouveau, mais seulement une assurance et une<br />

détermination plus grande dans l’attitude de celui qui ignore, à l'égard de<br />

celui dont le savoir est à tester ou à l’égard de celui qui ignore et qui a besoin<br />

de rejoindre son interlocuteur au point de l’investigation où il en est. Faisons<br />

le tour <strong>des</strong> situations qu’ouvrent <strong>les</strong> différentes possibilités d’agencement ;<br />

el<strong>les</strong> se ramènent à quatre types de demandeurs et de répondeurs : le savant<br />

véritable (sv), le savant apparent (sa), l’ignorant conscient de son ignorance et<br />

qui veut connaître (ie), l’ignorant conscient de son ignorance mais qui veut<br />

simplement briller en prenant facilement le <strong>des</strong>sus à l’aide de fausses<br />

apparences (ia).<br />

640Qu’on prétende savoir ou qu’on prétende mener enquête, on peut garder la même<br />

étiquette, <strong>les</strong> <strong>principes</strong> utilisés ayant en commun d’être apparents.<br />

641« C’est que <strong>les</strong> visées ne sont pas <strong>les</strong> mêmes pour <strong>les</strong> maîtres ou <strong>les</strong> discip<strong>les</strong>, et pour<br />

<strong>les</strong> disputeurs, ni pour ces derniers et pour ceux qui discutent ensemble à <strong>des</strong> fins<br />

d’investigation.» (Ibid., 5, 159a26-28)<br />

233

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!