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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

dont on ne choisit l’un ou l’autre membre qu’aux fins d'examen, sans<br />

évidence ou endoxalité à l’appui. C’est aussi de toute proposition et de tout<br />

problème sans restriction qu’Aristote souligne l’identité comme énoncé :<br />

toujours, quel que soit le ı de la question, c’est un énoncé qui est<br />

appelé en réponse, c’est une attribution que l’on admet ou refuse, c’est un<br />

attribut dont on se croit ou non autorisé d’appliquer la vertu de représentation,<br />

l’universalité, à la manifestation d’un sujet.<br />

2. Les problèmes naturels<br />

Bref, dit Aristote, le domaine de la raison, c’est l’énoncé 1134. Et ce sont<br />

<strong>les</strong> divisions apportées à l’énoncé qui créeront <strong>les</strong> provinces de ce domaine<br />

aussi vaste que l’être 1135. Cette géographie occupe <strong>les</strong> chapitres 5 à 9 du livre<br />

I <strong>des</strong> <strong>Topiques</strong>. Elle offre l’une <strong>des</strong> fines intuitions du traité : un angle précis<br />

sous lequel l’infinité virtuelle de la matière rationnelle se ramène à un nombre<br />

de notions assez limité pour ouvrir à l’élaboration d’une méthode. <strong>La</strong> lettre<br />

d’Aristote est claire : <strong>les</strong> distinctions apportées dans ces chapitres sont<br />

communes à la proposition et au problème ; leur conclusion se félicitera<br />

qu’aient été bien montrés la nature et le nombre autant <strong>des</strong> propositions que<br />

<strong>des</strong> problèmes : « En conséquence, sur quoi [portent] <strong>les</strong> raisonnements et de<br />

quoi ils sont [issus], le voilà et en voilà le nombre. » 1136 De plus, jamais il<br />

n’est question de ce que ces considérations seraient restreintes aux<br />

propositions et aux problèmes dialectiques. À témoin de quoi <strong>les</strong> mots<br />

1134 Voir De l’interpr., 4, 17a1ss., où Aristote exclut <strong>des</strong> considérations <strong>les</strong> plus propres<br />

au logicien <strong>les</strong> discours non énonciatifs.<br />

1135 Voir Métap., , 2, 1004b20ss., où Aristote étend le domaine de la raison à tout ce qui<br />

est, soit que l’on considère <strong>les</strong> choses qu’entend connaître la raison : la philosophie étudie<br />

tout être ; soit que l’on considère l’étude faite par la raison de son acte cognitif : c’est<br />

encore par ce biais (le sujet de la logique) tout être qui est concerné : « <strong>La</strong> dialectique est<br />

tournée vers le même genre que la philosophie… L’être leur est commun à toutes. » Voir<br />

aussi le commentaire très clair de s. Thomas ad locum (#574) : « Ce genre d’intentions<br />

intelligib<strong>les</strong> recouvrent <strong>les</strong> êtres de nature, du fait que tous <strong>les</strong> êtres de nature tombent sous<br />

la considération de la raison. Et c’est pourquoi le sujet de la logique s’étend à toutes choses<br />

auxquel<strong>les</strong> s’attribue l’être de nature. D’où Aristote conclut que le sujet de la logique<br />

recouvre le sujet de la philosophie, qui est l’être de nature. »<br />

1136 Top., I, 9, 103b39.<br />

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