23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Yvan Pelletier<br />

nera le nom de problèmes naturels 1141, puisqu’il s’agit là de connaître <strong>les</strong><br />

choses en leurs nature et en leurs propriétés ? Des problèmes multip<strong>les</strong> se<br />

ramènent à un genre unique par le fait de discuter un attribut<br />

unique. Or un attribut peut être le même à un niveau plus ou moins universel<br />

1142, de sorte que sont <strong>les</strong> mêmes, d’une certaine façon, <strong>des</strong> problèmes<br />

touchant <strong>des</strong> attributs qui, sans être spécifiquement identiques, participent<br />

d’une même notion plus universelle. Demander, par exemple, si le blanc est<br />

une couleur, ou si l’homme est intelligent, ou si la justice est une vertu, c’est<br />

toujours à la racine demander si le sujet est une qualité ou si une qualité lui<br />

appartient. Aussi « faut-il définir <strong>les</strong> genres <strong>des</strong> attributions » 1143, ces dix premiers<br />

attributs irréductib<strong>les</strong> auxquels revient inévitablement la représentation<br />

de quoi que ce soit en ce qu’il est ou en ce qui le touche ; de la sorte, on aura<br />

aussi <strong>les</strong> genres suprêmes <strong>des</strong> propositions et <strong>des</strong> problèmes naturels. Avec<br />

eux et, eux divisés, avec leurs genres subordonnés 1144, on sera à même, dans<br />

son esprit ou dans ses notes, d’ordonner <strong>les</strong> endoxes au fur et à mesure qu’on<br />

<strong>les</strong> recevra du commun ou <strong>des</strong> sages. L’identification de ces genres premiers<br />

de problèmes naturels rend possible aussi l’élaboration de lieux propres à<br />

conclure chaque genre suprême. Sans pourvoir de façon complète à toute<br />

discussion sur la nature <strong>des</strong> choses, ces lieux fourniront un point de départ<br />

appréciable. De fait, dans <strong>les</strong> <strong>Topiques</strong>, Aristote ne se livre pas à ce travail.<br />

Mais n’en trouve-t-on pas justement tous <strong>les</strong> éléments dans son traité <strong>des</strong><br />

Attributions (Û), qui procure en détail <strong>les</strong> propriétés auxquel<strong>les</strong><br />

reconnaître, en chaque sujet, quelle attribution il mérite ? C’est pourquoi,<br />

comme le souligne Porphyre, certains commentateurs grecs ont jugé convenable<br />

d’appeler ce traité ìÙ î 1145. Ce traité est une amorce<br />

1141 On notera le recoupement de ces deux passages : « Certains [problèmes sont uti<strong>les</strong>]<br />

pour connaître seulement, par exemple si le monde est éternel ou non. » (Top., I, 11, 104b7-<br />

8) — « Certains [problèmes sont] naturels, … par exemple si le monde est éternel ou non. »<br />

(Ibid., 14, 105b21-24)<br />

1142 Voir Top., I, 7.<br />

1143 Ï Ô . (Voir Top., I, 9, 103b20)<br />

1144 Voir ibid., 14, 105b13ss. et 105b31ss.<br />

1145 D’autres ont intitulé ce livre <strong>les</strong> Protopiques. » (Porphyre, In Arist. Cat., prooemio,<br />

56, 18)<br />

398

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!