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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

Cela est vrai : <strong>les</strong> syllogismes non démonstratifs ont besoin de cette affirmation<br />

concernant la validité d’une inférence qu’est le lieu, ce qui permet à<br />

Aristote de caractériser <strong>les</strong> arguments dialectiques et rhétoriques par l’usage<br />

du lieu. On voit ainsi comment, sans connaître avec évidence la nature réelle<br />

<strong>des</strong> choses en question, il est possible d’argumenter validement à leur sujet :<br />

ce sont <strong>les</strong> relations logiques perçues entre <strong>les</strong> termes qui servent pour ainsi<br />

dire de moyen terme effectif. C’est dans ces relations que se trouve toute la<br />

force de l’argument et non, comme dans le cas de la démonstration, dans <strong>les</strong><br />

rapports réels perçus entre <strong>les</strong> choses. L’image suivante aidera à concrétiser<br />

cette <strong>des</strong>cription abstraite du processus dialectique. Le dialecticien s’assimile<br />

à un observateur qui attribuerait un âge avancé à une personne à l’examen de<br />

photographies d’elle jaunies. Celui-là conclut vraiment au sujet de la personne<br />

qu’elle a pareil âge, comme le dialecticien conclut vraiment au sujet<br />

<strong>des</strong> choses dont il discute. Cependant, son point de départ n’est pas la connaissance<br />

de la personne, mais celle d’une représentation dont la fidélité ne<br />

lui est garantie que par une expérience <strong>des</strong> qualités habituel<strong>les</strong> de la caméra.<br />

Très comparablement, le dialecticien ne procède pas de quelque évidence<br />

directe sur <strong>les</strong> choses dont il juge ; toute sa fermeté provient de son expérience<br />

<strong>des</strong> qualités et <strong>des</strong> propriétés habituel<strong>les</strong> <strong>des</strong> représentations formées<br />

par la raison humaine, reçues comme <strong>des</strong> clichés qu’elle se sentirait naturellement<br />

inclinée à prendre, et pour cela probab<strong>les</strong>, endoxaux. Ce mode d’inférence<br />

est ce qui fait en même temps la force et la faib<strong>les</strong>se de l’argument dialectique.<br />

Il fait sa force en ce qu’il permet un raisonnement valable, quoique<br />

faillible, à partir de propositions endoxa<strong>les</strong>. Il fait sa faib<strong>les</strong>se en ce qu’il tire<br />

appui de connaissances d’ordre logique pour conclure au sujet de choses<br />

réel<strong>les</strong>, quand <strong>les</strong> conclusions doivent, dans une argumentation stricte, être du<br />

même ordre que <strong>les</strong> <strong>principes</strong>. C’est en cela que se distinguent, par exemple,<br />

un argument issu d’un lieu de la définition et une démonstration propter quid,<br />

dont le moyen terme est aussi une définition 851. Matériellement, l’un et l’autre<br />

851Aristote insiste beaucoup, dans ses Sec. Anal., sur ce que, d’une part, la démonstration,<br />

Ù ı, raisonnement qui produit la science (I, 2, 71b18), procède<br />

de prémisses qui ∂, doivent être causes (71b29), ≈ ı Ì<br />

≈ ∞Û ∞, parce que nous savons de science lorsque nous savons la cause<br />

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