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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

dialecticien, mais son théoricien ne se sent pas tout de suite concerné ; en<br />

effet, on croit instinctivement l’inspiration réservée à la seule nature : on est<br />

inspiré ou on ne l’est pas, <strong>les</strong> choses à dire viennent ou ne viennent pas. Aussi<br />

le gouvernement de la découverte, non seulement dialectique, mais encore<br />

rhétorique, a longtemps été négligé, même après qu’on ait consacré beaucoup<br />

de soin à l’utilisation stratégique de son produit. Mais le besoin est si grand,<br />

la découverte de l’attaque est tellement capitale qu’on finit par souhaiter lui<br />

procurer une assistance méthodique. Aristote en fait, quant à lui, la préoccupation<br />

la plus essentielle de la méthode. Elle seule satisfaite, il croirait déjà<br />

avoir répondu à l’exigence d’une méthode pour former le dialecticien 769 ;<br />

quand, ailleurs, il est à former l’orateur, il classe comme accessoire tout ce<br />

qui sort de la découverte <strong>des</strong> preuves 770. Il faut donc maintenant aborder<br />

l’examen <strong>des</strong> sources heuristiques et chercher comment Aristote rend compte<br />

de l’efficacité du dialecticien à découvrir ses <strong>principes</strong> d’attaque. Par quel<strong>les</strong><br />

opérations, par quels moyens spontanés ou méthodiques, à son avis, le<br />

dialecticien s’assure-t-il de ne jamais être pris de court dans la discussion, du<br />

moins tant que la position suggérée se prête à quelque attaque ? Comment se<br />

découvre une attaque ? Comment maintient-on une attaque abondante contre<br />

toute position ? À quoi discerner aisément <strong>les</strong> endoxes pertinents à tout problème<br />

proposé ?<br />

A. <strong>La</strong> définition utilitaire du lieu<br />

Aristote a cru répondre adéquatement à ces questions et régler suffisamment<br />

<strong>les</strong> efforts du dialecticien en lui fournissant <strong>des</strong> ƒ et <strong>des</strong> ı.<br />

C’est d’ailleurs à indiquer que telle est leur fonction que se résume ce qu’il dit<br />

de général sur <strong>les</strong> instruments et <strong>les</strong> lieux. Tout ce qu’il ajoute à cette définition<br />

par l’utilité concerne tel instrument ou tel lieu particuliers. Ainsi dit-il,<br />

769« À saisir le nombre et la nature de ce à quoi [mènent] <strong>les</strong> raisonnements (ı), et<br />

aussi de quoi ils [procèdent], puis comment nous nous en munirons en abondance, nous<br />

tiendrions déjà notre propos de manière suffisante. » (Top., I, 4, 101b11-13)<br />

770« Seu<strong>les</strong> <strong>les</strong> preuves sont matière technique, et le reste n’est qu’accessoires. » (Rhét., I,<br />

1, 1354a13)<br />

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