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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

le répondeur connaîtrait-il effectivement l’opinion commune sur tous <strong>les</strong><br />

sujets ? Il est généralement réduit à une impression, un pressentiment qu’il a<br />

de ce que serait l’opinion commune, pressentiment fondé sur l’aise plus ou<br />

moins grande qu’il ressent lui-même pour l’affirmation ou la négation. Là<br />

encore, il paraît répondre comme s’il savait quelque chose qu’il ne sait de fait<br />

pas. 3º Facilement aussi, le répondeur paraît s’identifier avec la position<br />

examinée, comme si lui-même la soutenait, puisque son rôle est de<br />

sauvegarder tout ce qu’elle présente d’endoxal. Tout cela fait qu’on peut,<br />

comme Aristote, à propos de la demande et de la réponse, parler, pour <strong>les</strong><br />

désigner, de la première comme plus caractéristiquement dialectique<br />

(ı) et de la seconde comme indice ou effet d’une proximité avec<br />

la sophistique (› ∞˘).<br />

En ce qui la concerne, on doit, à cause de la proximité de la sophistique, se<br />

trouver d’avance préparé de manière à pouvoir mettre à l’épreuve non seulement<br />

de manière dialectique 350, mais aussi comme si on savait 351 ; voilà<br />

pourquoi nous avons donné comme fonction à notre étude non seulement celle<br />

ci-haut mentionnée, de pouvoir obtenir 352 une raison 353 , mais aussi, au<br />

moment de soutenir une raison, de garder la position de même manière, par ce<br />

qu’il y a de plus endoxal possible. 354<br />

350Comme demandeur.<br />

351 Comme répondeur.<br />

352. C’est un terme typique, qui rend l’opération caractéristique du demandeur par<br />

son intention la plus prochaine, par son succès. Quand il fait bien son office, le demandeur<br />

obtient, en <strong>les</strong> demandant, <strong>les</strong> prémisses dont le raisonnement sera constitué.<br />

353ı. Comme raison en français, ı désigne non seulement la faculté, mais<br />

souvent aussi son fruit, la conception issue de cette faculté. Le ı désigne toujours alors<br />

une conception complexe : tantôt une définition ou une notification de quelque sorte, produite<br />

en vue de la représentation d’une nature incomplexe (par exemple, Top., VIII, 7,<br />

160a32 ; 13, 162b37) ; tantôt, comme ici, un énoncé, soit souhaité comme proposition par<br />

le demandeur, soit choisi comme position initiale par le répondeur, comme c’est le cas<br />

quelques mots plus loin ; tantôt même un argument, rendant compte d’un progrès du connu<br />

à l’inconnu (voir Top., VIII, passim), quand ce n’est pas l’ensemble du dialogue, la suite<br />

<strong>des</strong> arguments conduisant à la solution du problème (par exemple ibid., 4, 159a19). Je ne<br />

prétends pas qu’on puisse traduire ı par raison en tout contexte ; mais on trouverait<br />

précieux, pour se placer du point de vue d’Aristote, ou même de Platon, de disposer d’un<br />

mot qui désigne l’œuvre de la raison sans une restriction immédiate à tel de ses actes.<br />

354Réf. soph., 34, 183b1-6.<br />

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