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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

ce que sont <strong>les</strong> choses ou simplement d’une cohérence entre <strong>les</strong> concepts<br />

familiers à leur sujet.<br />

Il est bien difficile de se rendre compte si c’est bien de science que l’on sait<br />

ou non. Car il est difficile de se rendre compte si ou non nous tirons notre<br />

connaissance <strong>des</strong> <strong>principes</strong> mêmes de chaque chose. Nous pensons facilement,<br />

si nous tenons un raisonnement formé à partir de notions vraies et premières,<br />

que nous accédons à la science. Or ce n’est pas le cas ; il faut en plus que notre<br />

conclusion ressorte du même genre que ces notions premières. 158<br />

Aussi la raison humaine a-t-elle été très longue à prendre une conscience<br />

nette du procédé dialectique, qui lui est pourtant plus familier que le procédé<br />

scientifique. <strong>La</strong> raison tend à résoudre dans une évidence de la nature de la<br />

chose et cherche à faire procéder de là tous ses raisonnements. Elle s’imagine<br />

facilement qu’elle le fait, lors même qu’elle dispose simplement de concepts<br />

familiers. Et lorsque, chez un Socrate, par exemple, elle s’aperçoit de son<br />

illusion, elle ne réalise pas tout de suite quel secours lui offre le procédé<br />

dialectique. Elle s’acharne de façon plus rigoureuse à cerner l’essence de<br />

façon à disposer d’un principe ferme pour sa connaissance, mais c’est seulement<br />

plus tard qu’elle s’avise de ce qu’il y a de légitime à pouvoir raisonner<br />

indépendamment de l’essence, à savoir en recevant son moyen terme d’ailleurs<br />

que <strong>des</strong> <strong>principes</strong> de la chose réelle, et de ce que ce procédé a de précieux<br />

pour préparer le raisonnement scientifique et l’intuition de son principe.<br />

C’est ainsi qu’Aristote lui-même interprète <strong>les</strong> événements qui ont conduit,<br />

depuis Socrate, à donner toute sa force à la faculté dialectique.<br />

Socrate s’est livré à l’étude <strong>des</strong> vertus mora<strong>les</strong> et fut ainsi le premier, justement<br />

à leur sujet, à chercher à définir universellement. Il était raisonnable<br />

qu’il cherche l’essence ; car il cherchait à raisonner, et le principe <strong>des</strong> raisonnements,<br />

c’était l’essence. Alors, en effet, la dialectique n’était pas encore assez<br />

forte pour pouvoir examiner <strong>les</strong> contraires même indépendamment de l’essence.<br />

159<br />

Aubenque relève ce texte pour s’étonner précisément de ce qu’Aristote<br />

n’y dénonce pas comme une déviation pure et simple la démarche rationnelle<br />

non enracinée dans l’observation directe de la réalité.<br />

158Sec. Anal., I, 9, 76a26-30.<br />

159Mét., , 4, 1078b18-27.<br />

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