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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

Si, par ailleurs, ce qui est demandé est pertinent au raisonnement et endoxal,<br />

on doit dire qu’il est endoxal, mais trop 536 proche du propos initial et que, si<br />

on pose cela, ce qui a été posé d’abord s’en trouve détruit. Si, par ailleurs, la<br />

réclamation est pertinente au raisonnement, mais est trop adoxale, on doit dire<br />

que, si on la pose, le propos s’ensuit, mais que ce qui est proposé est trop<br />

simpliste. Si, enfin, ce qui est demandé n’est ni adoxal ni endoxal, dans le cas<br />

où il n’a aucune pertinence au raisonnement, on doit l’accorder sans restriction<br />

; mais s’il est pertinent au raisonnement, on doit en plus faire remarquer<br />

que, s’il est posé, la position initiale s’en trouve détruite. 537<br />

Répondre, donc, c’est poser, à la suggestion du demandeur, toute matière<br />

et toute forme syllogistique endoxale pertinente à la <strong>des</strong>truction de la position<br />

initiale. Et c’est le faire déterminément, non pas arbitrairement et au hasard,<br />

mais lucidement, en en prévoyant le profit et sans faire davantage le difficile<br />

que ne l’exige la qualité endoxale déjà présente dans le propos initial.<br />

En effet, le répondeur ne donnera pas l’impression 538 de subir quoi que ce<br />

soit par sa faute, si c’est en prévoyant ainsi qu’il pose chaque chose ; et le<br />

demandeur arrivera à un raisonnement, du fait qu’il aura posé tout ce qui est<br />

plus endoxal 539 que la conclusion. 540<br />

Mais, plus concrètement encore, comment le répondeur peut-il garantir<br />

que ce qu’il accorde et pose est endoxal et pertinent ? En usant de manières<br />

analogues à cel<strong>les</strong> du demandeur. Dans l’idée de vérifier la position<br />

536 Voici <strong>des</strong> exemp<strong>les</strong> concrets de la façon de parler qu’entraîne le souci d’Aristote de<br />

préparer tout de suite le répondeur pour un contexte probatoire, le contexte purement dialectique,<br />

investigatoire, se réalisant si rarement. Il y aura intérêt alors à ne pas concéder trop<br />

facilement une prémisse peut-être utile, mais qui a <strong>des</strong> chances de virer à la demande du<br />

propos initial ( : on dit généralement en français, mais à tort, pétition<br />

de principe). De même encore, quand le demandeur n’est pas dans une parfaite disposition<br />

face à l’investigation, le répondeur aura aussi intérêt, pour le rectifier, à le laisser s’empêtrer<br />

un peu dans <strong>des</strong> prémisses inuti<strong>les</strong>, de façon à ne pas donner l’impression de faire lui-même<br />

le difficile.<br />

537Top. VIII, 6, 160a3-11.<br />

538ı. En gardant l’angle particulier à teinte probatoire d’où regarde Aristote, on a<br />

dans ce mot l’indication, déjà présente en Top. VIII 4 (Û, voir supra, 179, note<br />

197), de la précaution nécessaire au répondeur dans ce contexte : non seulement il ne doit<br />

pas y avoir effectivement de sa faute dans la <strong>des</strong>truction de la position, mais il ne doit pas<br />

même y avoir occasion qu’on soupçonne quelque incurie de sa part.<br />

539Et non parce que, par mégarde, il aura laissé échapper quelque prémisse indue.<br />

540Top. VIII, 6, 160a12-14.<br />

197

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