23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Yvan Pelletier<br />

attaque contre la position initiale prise à propos d’un problème initial. Et l’on<br />

est répondeur tant que, pour garantir la force de cette attaque, on s’évertue à<br />

faire la lumière sur tout ce qui est motif valable de refuser ces éléments. Mais<br />

il y aura naturellement interversion <strong>des</strong> rô<strong>les</strong> si cette situation change. Et elle<br />

changera s’il y a transfert du problème, si telle demande faite en vue du<br />

problème initial ne peut être réglée immédiatement. Par exemple, devant le<br />

problème : Est-ce que Tout B est A ?, le répondeur a pris initialement une<br />

position affirmative. Le propos initial devient donc, pour le demandeur, que<br />

Quelque C n’est pas A et, pour l’établir, il demande éventuellement si Aucun<br />

B n’est A. À supposer que le répondeur refuse cette demande sans avoir de<br />

lumière endoxale immédiate à l’appui, cette demande devient comme un problème<br />

antérieur au problème initial ; le demandeur, qui s’attendait à se la faire<br />

concéder, devient de ce fait comme le répondeur dans son examen ; et le répondeur,<br />

qui voit <strong>des</strong> raisons non immédiates pour la refuser, agira naturellement<br />

alors comme demandeur, car il devra obtenir un accord sur <strong>les</strong> propositions<br />

qu’il apportera pour construire le raisonnement <strong>des</strong>tructeur de la<br />

position prise à propos de ce problème antérieur. Toute la question qui nous<br />

occupe est si ce n’est pas inéluctablement le cas dès qu’un répondeur apporte<br />

une objection, si objection implique argument ? Il me semble que non. Il y a à<br />

cela <strong>des</strong> raisons de convenance, extrinsèques, comme, par exemple, le fait<br />

qu’Aristote parle toujours de l’objection manifestement comme d’une prérogative<br />

du répondeur. Mais il y a plus propre. D’abord, il faut bien que le<br />

répondeur, devant une demande présentée comme la conclusion d’un préraisonnement<br />

ou d’une induction, ait l’opportunité de montrer quelque chose de<br />

plus rationnel, derrière son refus, qu’une volonté obstinée de faire obstacle.<br />

Ainsi que le dit Aristote, refuser alors sans présenter d’objection, c’est manifestement<br />

faire le difficile et agir comme mauvais partenaire.<br />

Contre l’universelle, on doit essayer d’apporter une objection. Car, sans une<br />

objection ou réelle ou endoxale, bloquer le raisonnement, c’est faire le difficile.<br />

Si donc, alors qu’elle se vérifie manifestement en plusieurs cas, on<br />

n’accorde pas l’universelle, et ce sans tenir d’objection, il est manifeste qu’on<br />

fait le difficile. Si en outre on ne tient pas même de quoi montrer, par mode de<br />

222

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!