23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Yvan Pelletier<br />

très bien de tout ce qui concerne investiguer et chercher à connaître de<br />

l’extérieur, par <strong>des</strong> <strong>principes</strong> non intrinsèques 673. On met à l’épreuve une<br />

personne, bien sûr ; mais il n’est pas artificiel de parler de mettre à l’épreuve<br />

une chose ; l’investigation d’un problème est un test auquel on soumet une<br />

position initiale commise à son propos 674. Aussi n’y a-t-il rien de fautif à<br />

qualifier toute la dialectique de probatoire, en face de la science, qui connaît<br />

de l’intérieur, par <strong>les</strong> <strong>principes</strong> mêmes <strong>des</strong> choses, non en testant ce qu’on en<br />

dit.<br />

(<strong>La</strong> dialectique et la philosophie) diffèrent par le style de leur puissance...<br />

<strong>La</strong> dialectique est probatoire à l’endroit <strong>des</strong> mêmes choses vis-à-vis <strong>des</strong>quel<strong>les</strong><br />

la philosophie est cognitive. 675<br />

Testing is the task of the dialectic. 676<br />

Mais si c'est là une extension très utile du mot probatoire, c’en est tout<br />

de même effectivement une extension. Probatoire ne désigne pas la même<br />

réalité quand, comme plus haut, le mot vise cet aspect du talent du dialecticien<br />

qui l’habilite à se prémunir contre d’éventuel<strong>les</strong> dispositions inadéquates<br />

de son interlocuteur et quand, par ailleurs, il nomme plus généralement la<br />

propriété de toute la dialectique d’aborder toute chose de l’extérieur, consécutive<br />

à son enracinement dans l’endoxe, que ce soit le problème ou l’interlocuteur<br />

qui soit soumis à l’examen. Cependant, l’usage d’un terme unique a été,<br />

673« <strong>La</strong> notion originelle serait quelque chose comme “aller de l’avant, pénétrer dans”,<br />

etc. » (Chantraine, 870)<br />

674A côté de ce , tester, mettre à l'épreuve, le vocabulaire de Platon comporte un<br />

autre mot, plus imagé encore, d’origine judiciaire, qui se prête ainsi à désigner <strong>les</strong> deux<br />

actes et intentions dialectiques : Û, mettre à la question, torturer, faire avouer. En<br />

contexte juridique, c’est bien sûr plus proprement une personne qu’on traite ainsi pour en<br />

tirer la vérité cherchée ; mais, en contexte dialectique, dira Platon, c’est la conception<br />

examinée, c’est la position initiale, à qui de préférence il faut chercher à faire avouer ce qui<br />

en est. « Mieux que tout autre témoin, la position elle-même (¡ ı Ãı) se laisserait<br />

entendre clairement ( ˘), si elle était ne fût-ce que modérément mise à la question<br />

(Û Û). Regardons donc à cela même en premier. » (Sophiste, 237b)<br />

675Mét., , 2, 1004b24-26. « Voilà pourquoi on dit que la dialectique est probatoire, parce<br />

que mettre à l’épreuve, c’est justement procéder à partir de <strong>principes</strong> étrangers. » (S. Thomas,<br />

In IV Met., 4, #574) Voir supra, 67, note 187.<br />

676Evans, 36.<br />

248

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!