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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

procède pas <strong>des</strong> <strong>principes</strong> <strong>les</strong> plus prochains à la chose : « Il est manifeste<br />

qu’il n’est possible de démontrer aucune chose, sauf en prenant appui sur ses<br />

<strong>principes</strong> à elle. » 189 Au contraire, le dialecticien se caractérise par le fait de<br />

chercher sa lumière dans <strong>des</strong> <strong>principes</strong> plus éloignés, que la chose visée a en<br />

commun avec d’autres. C’est ainsi qu’il se caractérise en face du sophiste, son<br />

imitateur, par le fait de se tourner effectivement vers de ces conceptions communes.<br />

« Ó “ Ï Ï Ï -<br />

ı. » 190 Toute la fermeté du dialecticien lui vient en effet <strong>des</strong> <strong>principes</strong> et<br />

conclusions de la science logique, qui portent sur <strong>les</strong> qualités communes aux<br />

conceptions à travers <strong>les</strong>quel<strong>les</strong>, obligatoirement, la raison se représente<br />

toutes <strong>les</strong> choses qui s’offrent à sa connaissance. Toute sa précision vient de<br />

son attention à remarquer, sur chaque chose, quel<strong>les</strong> conceptions circulent<br />

familièrement qui présentent ces qualités communes. Et toujours, c’est<br />

d’après cet enseignement commun de la logique qu’il juge de la composition<br />

ou division plausible de ces conceptions familières 191. Il ne connaît pas<br />

autrement, ainsi que le dit Aristote du chicanier, qui garde au moins cela en<br />

commun avec le dialecticien, par opposition au scientifique et au<br />

pseudographe : « Celui qui procède <strong>des</strong> <strong>principes</strong> et conclusions renfermées<br />

sous la dialectique et <strong>les</strong> applique aux autres choses, il est évident qu’il est,<br />

lui, chicanier. » 192<br />

comme moins scientifique. “<strong>La</strong> science est du général”, répète le philosophe dans <strong>les</strong><br />

Analytiques. <strong>La</strong> dignité d’une science s’accroit même avec sa généralité : car <strong>les</strong> causes <strong>les</strong><br />

plus élevées, cel<strong>les</strong> qui permettent l’explication la plus étendue, sont aussi <strong>les</strong> plus<br />

généra<strong>les</strong>. » (Le Blond, 18)<br />

189Sec. Anal., I, 9, 75b36-37.<br />

190Réf. soph., 11, 171b6 : « Le dialecticien, c’est celui qui regarde réellement <strong>les</strong> [choses]<br />

communes. »<br />

191Le caractère simplement plausible, endoxal, <strong>des</strong> conclusions acquises tient déjà au<br />

motif d’adhésion au contenu <strong>des</strong> conceptions manipulées : ce motif réside dans le simple<br />

fait que ces conceptions aient été formées ainsi spontanément par beaucoup, il est la confiance<br />

dans la puissance de la raison. Que par la suite cette manipulation se fasse selon une<br />

très grande rigueur formelle, toute issue <strong>des</strong> propriétés connues scientifiquement (par la<br />

logique) de ces conceptions, ne pourra jamais ajouter de la force à cette plausibilité ; au<br />

maximum, cela préservera la plausibilité de départ.<br />

192Réf. soph., 11, 171b38-172a2 : « ( Ú Ì )<br />

ÕÙ Ú ≈ Ù .»<br />

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