23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

dépouille le répondeur, et inclut, lui aussi, la réponse dans la forme de la<br />

demande :<br />

Dans une proposition on prend parti (dans notre exemple 1114 on attend une<br />

réponse affirmative), dans un problème on ne le fait pas. En dialectique, où<br />

l’efficacité de la preuve dépend de l’assentiment de l’interlocuteur, la prémisse<br />

doit en effet être une question, mais une question qui indique une direction<br />

bien déterminée. C’est ainsi qu’Aristote peut parler de « questions probab<strong>les</strong><br />

», expression qui, sans cela, serait privée de sens. 1115<br />

L’affirmation de De Pater selon laquelle la question indique une direction<br />

bien déterminée paraît encore annuler le besoin d’un répondeur effectif.<br />

Mais comment sortir de cette impasse ? Car, lorsqu’on découvre que c’est au<br />

répondeur de prendre parti, du coup, on prend conscience que sur le problème<br />

aussi, il prend parti : si la proposition tire sa vertu du parti qu’il prend, le<br />

problème, lui, ne devient pas non plus la cible de la discussion tant que le<br />

répondeur n’adopte pas, à son égard, une position initiale. Mais alors, que<br />

reste-t-il de vrai, à caractériser la proposition, en regard du problème, par le<br />

fait qu’en elle un parti est pris ? Il reste que le parti pris dans la proposition a<br />

un caractère plus profond, plus engageant.<br />

Il faut distinguer, dans la demande d’une proposition, sa matière et la<br />

forme de demande. <strong>La</strong> matière, en raison du caractère endoxal de l’une <strong>des</strong><br />

contradictoires, et paradoxal de l’autre, contraint le répondeur à opter dans le<br />

premier sens plutôt que dans l’autre, sous peine de ridicule. Sous ce rapport,<br />

la demande n’est pas indifférente 1116. C’est le contraire pour le problème ; la<br />

matière de celui-ci n’est, à strictement parler, ni endoxale, ni paradoxale 1117,<br />

1114 « Animal est le genre de l’homme, n’est-ce pas ? »<br />

1115 De Pater, Les <strong>Topiques</strong>…, 86-87. C’est moi qui souligne.<br />

1116 C’est cela qu’il faut voir dans la définition de la proposition dialectique comme<br />

demande endoxale : endoxale par sa matière, et non, comme semblent l’impliquer Tricot et<br />

De Pater, par sa forme grammaticale.<br />

1117 À strictement parler, mais, dans la pratique la plus courante, <strong>les</strong> problèmes examinés<br />

ne sont pas <strong>des</strong> problèmes vierges: l’une de leurs contradictoires a déjà quelque chose d’endoxal,<br />

et l’autre, quelque chose de paradoxal. En <strong>les</strong> traitant comme <strong>des</strong> problèmes, on<br />

cherche à vérifier cet acquis, et, pour ce faire, on regardera <strong>les</strong> contradictoires comme ni<br />

plus ni moins endoxa<strong>les</strong> l’une que l’autre (voir Top., VIII, 5). Mais il reste quand même<br />

qu’à la première sollicitation, le répondeur prendra spontanément le parti le plus endoxal,<br />

391

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!