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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

Toutes ces hypothèses et leurs opposées ont été soutenues par <strong>les</strong> commentateurs.<br />

Mais qu’en est-il de fait ? De fait, aucune différence essentielle ne<br />

distingue le lieu propre du lieu commun ; ils diffèrent seulement par une contraction<br />

du même style d’exigence logique à une matière déterminée. Les renseignements<br />

plus précis qu’il comporte limitent son usage à la discussion<br />

d’un genre particulier de problèmes, mais n’altèrent aucunement sa nature de<br />

lieu : affinité d’attribution comme le lieu commun, il habilite lui aussi à sélectionner,<br />

parmi <strong>des</strong> croyances et <strong>des</strong> endoxes recueillis par ailleurs, ceux<br />

<strong>des</strong>quels surgiront <strong>les</strong> meilleures attaques contre une position initiale.<br />

A. L’espèce, un lieu<br />

Voici comment, à la longue, le dialecticien contracte chaque lieu commun<br />

en espèces. Théoriquement, le dialecticien discute de tout ; mais sa pratique<br />

individuelle réelle n’est pas aussi universelle. Les problèmes qui l’occupent<br />

se ressemblent souvent beaucoup. <strong>La</strong> vie morale, par exemple, hante<br />

constamment ses réflexions ; la chose est encore plus frappante chez l’orateur,<br />

dont pratiquement tout l’intérêt porte sur <strong>les</strong> actions humaines singulières. Or,<br />

dans <strong>les</strong> problèmes moraux, il s’agit toujours, comme dit Aristote, de ce qu’il<br />

est « utile de connaître pour ce qui est de choisir ou d’éviter » 1205.<br />

L’alternative où se résout toute discussion éthique, quelque varié qu’en soit le<br />

sujet, revient toujours à enquêter sur la convenance ou la disconvenance du<br />

même attribut : la chose examinée est bonne ou ne l’est pas. On choisit, en<br />

effet, une chose pour sa bonté ; on l’évite pour sa malice. On s’oriente sur tel<br />

acte courageux ou juste, si l’on juge que le courage ou la justice est un bien.<br />

L’alternative ordinaire est même encore plus réduite, car de fait l’hésitation<br />

intervient le plus souvent entre deux biens, et tout l’examen réside dans une<br />

comparaison pour décider lequel est préférable, puisqu’on choisit le plus<br />

subject with another in an intelligently informed, but not necessarily scientific, way you<br />

must know what you are talking about… An art of rhetoric must, among other things, tell<br />

you how to come upon this information. For Aristotle the sources for such information are<br />

the topoi. » (Grimaldi, 122-123) — « The Ú ı are logical mo<strong>des</strong> of inference<br />

which generally obtain the matter for their inference from the . » (Ibid., 130)<br />

1205Top., I, 11, 104b6-7.<br />

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