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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

Il en résulte manifestement que toute démonstration et tout raisonnement se<br />

fera par trois termes seulement. Cela étant manifeste, il devient évident qu’il<br />

procède de deux propositions et pas plus : car trois termes [font] deux prémisses.<br />

835<br />

On pourrait scruter et justifier davantage la conception <strong>aristotélicienne</strong><br />

du syllogisme, mais cela déborderait mon propos. L’essentiel, ici, est d’établir<br />

assez fermement l’universalité du principe du syllogisme mis en lumière dans<br />

<strong>les</strong> Premiers Analytiques : un argument n’est un argument que dans la mesure<br />

où il participe d’une façon ou d’une autre au dici de omni, dici de nullo, dans<br />

la mesure où <strong>les</strong> deux termes de la question sont unis ou séparés en quelque<br />

façon à l’aide d’un troisième, dont soit affirmé ou nié universellement le plus<br />

universel d’entre eux. Plus la matière d’un argument se prête à cette participation,<br />

plus l’argument sera ferme et rigoureux. Mais même l’argument le plus<br />

faible doit y participer ; un discours qui ne se conformerait en rien à ce principe<br />

resterait incapable de motiver une adhésion à sa conclusion. Le propre du<br />

dialecticien, donc, tout son talent consiste à juger qu’il y a une telle inférence.<br />

Comment porte-t-il ce jugement ? En reconnaissant la matière où s’incarne le<br />

dici de omni. Par suite, un lieu consistera à percevoir, assez pour la reconnaître,<br />

une situation logique où existe, entre deux extrêmes à lier ou à diviser,<br />

mais un fait logique dont el<strong>les</strong> sont un signe un peu arbitraire : qu’on flaire quelque<br />

nécessité sans apercevoir quel rapport d’attribution la fonde ; cette formulation, par<br />

exemple, n’exprime pas clairement si l’animal se rapporte à la substance et à l’homme<br />

comme à son genre et à son espèce, ou comme à de simp<strong>les</strong> concomitants, ou autrement. Or<br />

le syllogisme exige, au moins implicitement, un rapport d’attribution déterminé. Ainsi,<br />

cette formulation ne sera pas davantage un syllogisme dans le contexte <strong>des</strong> <strong>Topiques</strong> qu’elle<br />

n’en est dans le contexte <strong>des</strong> Analytiques, et pour y en voir un, De Pater doit la ranger<br />

comme exemple d’un lieu qui met nettement en relation espèce et genre. Pour un autre cas<br />

où Aristote exprime ainsi une distinction en la coulant dans <strong>des</strong> expressions grammatica<strong>les</strong><br />

qui n’en sont pas un signe nécessaire, voir Top., I, 4, 101b29-36 : il ne faut pas retenir de ce<br />

passage que <strong>les</strong> termes Ì et ı Ö ¢ – sont réservés respectivement à<br />

l’expression de la proposition et du problème (Aristote ne se fait pas faute par la suite<br />

d’utiliser régulièrement ı pour exprimer <strong>des</strong> propositions), mais qu’un problème est<br />

une demande qui laisse au répondeur le choix de l’une ou l’autre contradictoire comme<br />

position initiale, tandis qu’une proposition lui impose de poser déterminément la<br />

contradictoire endoxale.<br />

835Prem. Anal., I, 25, 42a30-34.<br />

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