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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

In the aporetic dialogues, the double dimension of Socrates' questioning is<br />

most clearly revealed: on the one hand, questioning is used in order to reach<br />

the truth about the question debated, on the other hand, when Socrates<br />

questions, he puts the interlocutor himself in question by attacking his alleged<br />

knowledge. 711<br />

Essayons de formuler plus concrètement : au terme d’une simple investigation,<br />

la position initiale laisse voir sa faib<strong>les</strong>se en ce que ses propres conséquences,<br />

malgré la surveillance compétente du répondeur, sont en contradiction<br />

avec elle-même ; ou sa force, tant qu’il ne se glisse pas ainsi d’incohérence<br />

entre elle et ses conséquences. Tandis qu’au terme d’une probation,<br />

c’est l’interlocuteur mis à l’épreuve qui fait voir sa faib<strong>les</strong>se, s’il revêt le ridicule<br />

de se contredire lui-même ; ou sa force, s’il ne se met jamais dans la<br />

situation « d’être tout à fait risible, contraint à se contredire lui-même » 712.<br />

C’est précisément à cette dernière situation qu’il faut rapporter le beau passage<br />

du Sophiste où c’est le probateur que Platon nomme purgateur. Ce purgateur<br />

n’est pas le dialecticien en lui-même, centré sur l’investigation d’un<br />

problème dialectique. Il est le dialecticien, mais pris à un moment antérieur,<br />

où il assiste son interlocuteur à revêtir l’habit de travail convenant à l’investigation<br />

: l’ignorance consciente et avouée 713.<br />

L’Étranger : Pour l’expulsion de cette impression (ı) [de savoir déjà],<br />

ils s’arment de l’autre méthode. — Théétète : <strong>La</strong>quelle donc ? — L’Étranger :<br />

Ils formulent <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> à propos <strong>des</strong>quel<strong>les</strong> on pense dire quelque chose,<br />

alors qu’on ne dit rien. Puis, comme <strong>les</strong> impressions apportées sont si égarées,<br />

ils <strong>les</strong> examinent facilement. Les rassemblant alors au même point, ils <strong>les</strong> confrontent<br />

et <strong>les</strong> démontrent, ainsi posées, comme contraires <strong>les</strong> unes aux autres<br />

simultanément, touchant même objet, sous même rapport, à même point de<br />

vue. Voyant cela, <strong>les</strong> interlocuteurs s’irritent contre eux-mêmes, s’adoucissent<br />

face aux autres, et par cette méthode se trouvent délivrés de toutes <strong>les</strong> impressions<br />

orgueilleuses et rigi<strong>des</strong> qu’ils entretenaient sur leur propre compte.<br />

Cette délivrance ravit au plus haut point qui en est témoin et profite extrêmement<br />

à qui la subit. Car ces purgateurs, mon jeune ami, croient une chose :<br />

c’est que, comme le croient <strong>les</strong> médecins corporels, le corps ne peut tirer parti<br />

711Meyer, 282.<br />

712Sophiste, 241e.<br />

713« Je ne rougis pas d’apprendre. » (Hippias mineur, 372c) — « Réfuté si manifestement<br />

concernant le beau, que je ne sais même plus ce qu’il peut bien être. » (Hippias majeur,<br />

304d)<br />

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