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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

demandeur avait fait plusieurs deman<strong>des</strong> à la fois ; il serait malsain de leur<br />

répondre en bloc et de <strong>les</strong> traiter comme une demande unique.<br />

Si on vise plus d’une chose, on a fait plusieurs deman<strong>des</strong>. Si, donc, il n’est<br />

pas correct de réclamer l’obtention ( Ì) d’une simple réponse<br />

pour deux deman<strong>des</strong>, il est manifeste qu’il n’est permis à personne de<br />

répondre simplement aux deman<strong>des</strong> homonymes, pas même si la demande est<br />

vraie sous toutes ses acceptions, comme le réclament quelques-uns. 570<br />

À plus forte raison, si la réponse n’est pas identique en toutes <strong>les</strong> acceptions,<br />

il ne peut être question de répondre par oui ou par non sans exiger du<br />

demandeur la division de la demande en ses diverses acceptions et sans<br />

préciser laquelle incite au oui et laquelle commande un non. Le mieux, bien<br />

sûr, c’est de satisfaire à cette exigence dès que la demande est faite ; cela<br />

implique que le répondeur ait vu tout de suite l’homonymie ou<br />

l’amphibologie 571. Mais le bien de l’investigation exige cette précaution au<br />

point que, si le répondeur ne s’avise de l’homonymie qu’après coup, et<br />

surtout s’il prend alors conscience que le demandeur a pris une direction<br />

nécessitant une réponse différente, il doit absolument revenir sur la demande,<br />

préciser en quelle acception il l’avait accordée ou refusée et répondre<br />

maintenant selon cette acception 572. Bref, une demande homonyme, c’est une<br />

demande multiple, et l’intérêt de l’investigation lui commande une réponse<br />

proportionnée. Traiter <strong>les</strong> deman<strong>des</strong> multip<strong>les</strong> comme si el<strong>les</strong> étaient simp<strong>les</strong>,<br />

c’est courir à la ruine du dialogue et de la recherche. Et souvent, même quand<br />

la réponse est la même en tous <strong>les</strong> cas.<br />

En effet, il peut se faire que d’innombrab<strong>les</strong> autres deman<strong>des</strong> soient faites et<br />

qu’il soit vrai de dire simplement oui ou non. Mais, néanmoins, on ne doit pas<br />

y répondre par une seule réponse, car c’est supprimer le dialogue... Si, donc, il<br />

ne faut pas accorder deux deman<strong>des</strong> en une seule réponse, il est manifeste<br />

qu’on ne doit pas dire oui ou non dans le cas de [deman<strong>des</strong>] homonymes. 573<br />

570Réf. soph., 17, 176a2-6.<br />

571Voir Top. VIII, 7, 160a23-28.<br />

572Voir ibid., 160a29-31 : « Si par ailleurs on n’a pas prévu l’ambiguïté et qu’on ait posé<br />

avec en vue l’une <strong>des</strong> acceptions, on doit dire, contre qui pousse vers l’autre acception : “Je<br />

n’ai pas accordé avec celle-là <strong>des</strong> acceptions en vue mais avec l’autre.” »<br />

573Réf. soph., 17, 176a10-16.<br />

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