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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

tique, et celui qui répond, en tant qu’il répond, prétend savoir 356. Maintenant,<br />

comme dit Aristote au terme <strong>des</strong> Réfutations sophistiques, la dialectique considérée<br />

en elle-même ( Õ) consiste essentiellement en la critique 357,<br />

c’est-à-dire en le fait d’exiger raison comme si on ne savait pas, tandis que son<br />

autre partie, celle qui met en condition de rendre raison comme si on savait,<br />

lui appartient seulement à cause de la ressemblance avec la sophistique, c’està-dire<br />

du fait que la sophistique l’imite, ce qui veut dire accidentellement. 358<br />

Socrate n’aimait pas à répondre et préférait agir comme demandeur.<br />

Aristote précise même que c’est parce qu’il « avouait ne pas savoir » 359. Que<br />

tirer de là ? Que Socrate considérait la réponse comme le rôle du méchant ?<br />

comme un rôle facultatif ? Pas du tout ! Mais il fuyait l’occasion de paraître<br />

sophiste. Platon le représente sans cesse à la recherche d’un répondeur, en<br />

train de persuader quelqu’un de jouer cet indispensable rôle, conscient qu’il<br />

n’y a aucun progrès dialectique sans répondeur et plein de reconnaissance<br />

pour quiconque accepte de répondre 360. <strong>La</strong> conception que lui prête Platon,<br />

sur le rôle du répondeur, à un moment où il s’apprête à le jouer lui-même, est<br />

bien loin de la feinte d’un savoir définitif. Il admet ignorer et ne se prononcer<br />

que d’après certaine opinion ou impression, tout prêt à rectifier, si on lui<br />

suggère mieux.<br />

Je vais donc parler seul et exposer ce qu’il m’en semble à moi. Mais, si je<br />

vous semble m’accorder <strong>des</strong> propositions non conformes à la réalité, il faut<br />

contreproposer et me réfuter. Car, ce n’est pas en prétendant déjà le<br />

savoir que je vais dire ce que je vais dire : au contraire, je mène avec<br />

vous une recherche commune. Aussi, si mon objecteur paraît tenir quelque<br />

chose, je serai le premier à concéder. 361<br />

356Bien sûr. Mais savoir quoi ? Là est toute la question. Savoir de science que la proposition<br />

demandée est vraie ou fausse ? Absolument pas ! Savoir si elle répond aux exigences<br />

d’une proposition endoxale ? Cela, oui, et à un degré divers selon son expérience rationnelle<br />

plus ou moins développée.<br />

357Je reviendrai au chapitre suivant sur cet autre contresens qui réduit toute la dialectique<br />

profitable à la probatoire.<br />

358Berti, 42 ; c’est moi qui souligne.<br />

359Réf. soph., 34, 183b8.<br />

360« J’enquête et je formule <strong>des</strong> deman<strong>des</strong>, et j’ai une énorme gratitude pour qui<br />

répond. » (Hippias mineur, 372c)<br />

361Gorgias, 506a.<br />

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