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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

sité 209. Si cette nécessité est perçue, il y a science et non plus opinion ; si elle<br />

n’est pas perçue, il y a opinion et pas encore science.<br />

Si on appréhende ce qui ne peut pas être autrement comme il en est <strong>des</strong><br />

définitions grâce auxquel<strong>les</strong> se font <strong>les</strong> démonstrations, on n’en aura pas l’endoxe<br />

mais la science. Si, par ailleurs, on appréhende que cela est vrai 210 sans<br />

toutefois percevoir que cela convienne à la chose en raison de son essence et<br />

de son espèce, on en aura l’endoxe et non la science véritable. 211<br />

Cependant, il faut bien voir quel avantage la raison gagne en compensation.<br />

Ce caractère commun rend possible de transférer n’importe quel argument<br />

du dialecticien à peu près à n’importe quelle matière examinée : « Ù<br />

Ô Ö ... Ù ˜ ... ı Ì ... Ù<br />

Ì. » 212 Ainsi la raison possède-t-elle, à peu de frais, simplement grâce à<br />

l’expérience interne de sa propre activité de connaître, de former concepts et<br />

propositions, et, grâce à son attention à ceux de ces concepts et propositions<br />

<strong>les</strong> plus en circulation pour chaque chose, un moyen de connaître plus accessible<br />

que la science, un autre style de puissance qui lui permet de sortir un<br />

peu de l’ignorance et de s’approcher tout de même assez <strong>des</strong> choses pour en<br />

préparer une connaissance plus véritablement scientifique.<br />

209« Il est permis par conséquent de définir l’opinion en disant que c’est une connaissance<br />

de l’ı , à condition d’entendre que c’est tout au moins dans la<br />

pensée de celui qui opine que la chose est susceptible de changement, cette chose pouvant<br />

être nécessaire en elle-même. » (Mansion, 112)<br />

210Au sens large, qui englobe l’.<br />

211Sec. Anal., I, 33, 89a17-21. « Pour exposer ce qu’est une opinion, [Aristote] ajoute que<br />

l’opinion est l’appréhension, c’est-à-dire quelque sentiment, de la proposition immédiate et<br />

non nécessaire. Cela peut se comprendre de deux manières : soit que la proposition immédiate<br />

se trouve en elle-même nécessaire, mais soit reçue comme non nécessaire par celui qui<br />

forme l’opinion ; soit qu’elle soit en elle-même contingente. » (S. Thomas, In I Post. Anal.,<br />

44, #399)<br />

212Voir Réf. soph., 11, 172a4-9 : « Il est possible de transférer ce [raisonnement]-là à<br />

plusieurs… Il s’harmonisera, en effet, … car il est commun. »<br />

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