La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La dialectique aristotélicienne
en des termes en apparence tout à fait consonants avec la doctrine aristotélicienne
:
Les lieux communs sont des propositions exprimant les vérités probables
les plus universelles ; ces propositions sont les éléments de tous les raisonnements
dialectiques. 937
Il ne fait aucun doute que, pour lui, ces propositions sont strictement les
prémisses mêmes des arguments :
Je ne comprends pas ce que pourrait signifier ici le mot Ì, s’il ne
s’applique pas aux ı eux-mêmes… [Ce mot désigne] la proposition qui
énonce un jugement, l’affirmation ou la négation qui doit entrer dans le
syllogisme. 938
C’est une conception répandue. Pour Gardeil, par exemple, les lieux sont
« tout simplement des propositions probables, plus ou moins générales, toutes
prêtes à entrer comme prémisses dans les syllogismes dialectiques » 939. Malgré
tous ses efforts pour nuancer, De Pater voit, lui aussi, le lieu comme une
proposition : « Le lieu énonce la proposition qui est le nœud de l’argument.
» 940 En définissant le lieu propre, il identifie formule d’inférence et
proposition probative 941. Pour lui aussi, le lieu est une prémisse de l’argument,
quoique, précise-t-il, en un sens différent de celui des Analytiques 942.
Que le lieu ne soit pas une simple proposition, surtout au sens où l’entend
Thionville, un examen superficiel le montre déjà. Il est patent que les
maximes n’énoncent pas seulement une attribution, positive ou négative, d’un
attribut à un sujet ; elles mettent toujours trois termes en relation, décrivant
une attribution d’un terme à un autre, consécutive de la relation qu’ils ont
chacun avec un troisième. “Ce qui” s’attribue au “genre” s’attribue aussi à
937Thionville, 32. C’est moi qui souligne.
938Thionville, 31-32. C’est moi qui souligne. Voir tout le développement 30-35.
939Gardeil, La Notion de lieu théologique, 20.
940De Pater, Les Topiques…, 116.
941Voir ibid., 122.
942Voir ibid., 143-145. Avec Toulmin et Bird, De Pater classe comme prémisses d’un
argument non seulement ses énoncés matériels, mais aussi les énoncés dans lesquels, sur
demande, on justifiera sa forme. Voir ibid., 94-96.
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