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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

pour appliquer le tout premier lieu cité à un problème comme le suivant :<br />

L’habitus est-il le genre du vice ?, il faut quelque sujet dont le vice fournisse<br />

une représentation endoxale, et qui ne puisse plausiblement recevoir<br />

l’attribution de l’habitus. Par exemple, il est généralement reçu que la colère<br />

est un vice, mais inadmissible qu’elle soit un habitus.<br />

Ces espèces que l’on trouve chez Aristote à propos du bien, du préférable,<br />

de l’utile et d’autres attributs éthiques ou rationnels, tous <strong>les</strong> problèmes<br />

dont on a l’occasion de discuter fréquemment y prêtent. C’est le développement<br />

normal du talent dialectique et de la capacité de choisir <strong>les</strong> arguments<br />

comme de juger <strong>des</strong> inférences. C’est là la meilleure préparation à laquelle on<br />

puisse accéder, c’est la compétence la plus normale du dialecticien. Le dialecticien,<br />

comme l’orateur doué et expérimenté, n’aura, de fait, à remonter aux<br />

lieux communs que dans la mesure de quelque ‘incompétence ponctuelle’,<br />

explicable par le caractère impromptu de tel ou tel problème qu’on lui présente.<br />

C’est à cette plus grande utilité <strong>des</strong> lieux propres que se réfère Aristote<br />

lorsqu’il affirme : « <strong>La</strong> plupart <strong>des</strong> enthymèmes se tirent de ces espèces particulières<br />

et propres ; un nombre plus petit [se tirent] <strong>des</strong> lieux<br />

communs. » 1246 Le logicien ne peut donc pas se contenter d’élaborer une<br />

méthode de lieux communs ; il lui faut aussi, et même plus, prendre le soin de<br />

vérifier, de formuler et d’organiser en méthode <strong>les</strong> lieux propres <strong>les</strong> plus<br />

uti<strong>les</strong>.<br />

Avec cette analyse <strong>des</strong> <strong>principes</strong> <strong>des</strong> deux métho<strong>des</strong> topiques proposées<br />

par Aristote 1247, on distingue précisément la dialectique — et la rhétorique —<br />

<strong>des</strong> autres connaissances. Et l’on évite une ambiguïté que pourrait entraîner<br />

l’élaboration de la méthode <strong>des</strong> lieux propres. En effet, l’étude et la systémati-<br />

1246Rhét., I, 2, 1358a27-29.<br />

1247C’est Aristote lui-même qui parle <strong>des</strong> énumérations de lieux communs et de lieux<br />

propres comme de deux métho<strong>des</strong> topiques pour la sélection <strong>des</strong> arguments. Il le fait en<br />

Rhét., II, 22, 1396b19-20, après avoir complété sa présentation <strong>des</strong> espèces et au moment<br />

d’introduire celle <strong>des</strong> lieux : « Cette méthode topique (” ¡ ı) [constitue] donc<br />

l’une, et la première, <strong>des</strong> façons d’effectuer le choix (ı ) ; donnons<br />

maintenant <strong>les</strong> éléments <strong>des</strong> enthymèmes. »<br />

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