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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

probatoire sont opposées comme espèces d’un même genre, avec cette<br />

précision que l’une <strong>des</strong> espèces mérite de manière plus spéciale le nom du<br />

genre, d’où l’appellation de dialectique en elle-même. Bref, la dialectique,<br />

puissance de la raison d’aborder un problème sans évidence directe sur <strong>les</strong><br />

choses concernées, munie simplement d’endoxes issus de son expérience de<br />

raison, comporte deux parties, se divise comme en deux espèces. L’une peut<br />

s’appeler la dialectique en elle-même ( Õ), puisqu’elle<br />

ne consiste que dans l’investigation (Ô) du problème soumis ; l’autre,<br />

dialectique en quelque sorte qualifiée ( ) puisqu’elle ajoute à<br />

l’investigation d’un problème soumis et qu’elle fait même prédominer la mise<br />

à l’épreuve () de l’interlocuteur avec lequel cette investigation est<br />

menée, prend le nom spécial de probatoire () 672.<br />

Tout cela est relativement simple ; en effet, à l’examen <strong>des</strong> réalités<br />

considérées, on voit facilement comment l’investigation d’un problème et la<br />

mise à l’épreuve d’un interlocuteur sont <strong>des</strong> choses assez différentes pour<br />

commander <strong>des</strong> talents différents ou tout au moins <strong>des</strong> parties distinctes d’un<br />

même pouvoir. Mais, à ne faire trop exclusivement attention qu’aux mots,<br />

l’homonymie devient vite un piège. D’autant plus que le terme <br />

se prête lui aussi très bien à une extension de signification, à laquelle Aristote,<br />

d’ailleurs, ne renonce pas. En effet, , tester, mettre à l’épreuve, se dit<br />

672On peut signaler ici en passant, pour la rejeter, l’interprétation de Perelman, qui distingue<br />

la critique (la probatoire) et la dialectique par le côté formel ou matériel que prendrait<br />

l’examen : « Dans le dialogue critique, il s’agit d’éprouver une thèse en essayant de<br />

montrer son incompatibilité avec d’autres thèses admises par celui qui l’avance. C’est la<br />

cohérence interne qui fournira le critère pour l’investigation critique ; celle-ci ne suppose<br />

pas nécessairement l’existence de plusieurs interlocuteurs : chacun peut examiner pour son<br />

propre compte <strong>les</strong> thèses auxquel<strong>les</strong> il serait tenté d’adhérer, en <strong>les</strong> confrontant avec ses<br />

autres croyances, pour voir si el<strong>les</strong> sont, ou non, incompatib<strong>les</strong>. Le dialogue cesse d’être<br />

critique pour devenir dialectique, et acquiert par là un intérêt philosophique constructif,<br />

quand, au-delà de la cohérence interne de leurs discours, <strong>les</strong> interlocuteurs cherchent à s’accorder<br />

sur ce qu’ils considèrent comme vrai ou, du moins, sur <strong>les</strong> opinions qu’ils reconnaissent<br />

<strong>les</strong> plus assurées. » (Perelman, Traité de l’argumentation, 28-29) On peut sans<br />

doute distinguer entre <strong>des</strong> procédés formels ou matériels pour tester l’interlocuteur, mais ce<br />

n’est pas traduire la distinction <strong>aristotélicienne</strong> entre investigatoire (, -<br />

) et probatoire (), comme Perelman croit le faire, puisqu’il cite là en<br />

référence Réf. soph., 2.<br />

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