23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

me “Est-ce que tout C est A, ou non ?” 428 Aux fins d'examen, le répondeur<br />

préférera généralement admettre l’affirmative. C’est le début du dialogue<br />

d’investigation. Pour tester cette position initiale, le demandeur cherchera le<br />

plus possible à la renverser, en cherchant dans le fonds endoxal tout ce qui<br />

pourrait obliger à conclure que “Quelque C n’est pas A” 429. Il aura ce qu’il<br />

lui faut si, par exemple, l'autorité commune admet sans réticence<br />

qu’ “Aucun B n’est A” 430 et que “Quelque C est B” 431. À partir de là, deux<br />

voies s’offrent à lui. <strong>La</strong> plus simple et efficace, c’est d’agencer ces deux<br />

propositions en une réfutation directe. Alors son argumentation revêtira cette<br />

forme : “Aucun B n’est A”, or “Quelque C est B”, donc “Quelque C n’est<br />

pas A” 432, ce qui réfute directement la position de départ, soit “Tout C<br />

est A”. Mais devant le demandeur s’ouvre une autre voie ; une autre stratégie<br />

est réalisable avec la même matière. Si, par exemple, le demandeur a quelque<br />

raison de craindre que de fâcheuses dispositions portent le répondeur à lui<br />

refuser l’une de ses prémisses, s’il espère toutefois que celui-ci n’aille pas<br />

jusqu’à en soutenir ouvertement la contradictoire, il garde la possibilité de<br />

poser en prémisse la position de départ, soit “Tout C est A” 433, et de lui<br />

adjoindre l’une <strong>des</strong> deux propositions endoxa<strong>les</strong>, soit, par exemple, “Aucun B<br />

n’est A” 434. Il obtiendra rigoureusement en conclusion qu’ “Aucun C n’est<br />

B” 435. Or c’est là quelque chose chose d’irrecevable, de contradictoire<br />

justement à l’autre proposition enracinée dans l’autorité du commun, soit<br />

“Quelque C est B”. C’était, dans notre exemple, par crainte que le répondeur<br />

ne se rende pas à cette autorité commune, que le demandeur s’était engagé<br />

dans la voie de la réduction. Il faudra donc rejeter la conclusion avec toute la<br />

force que permettra l’hésitation du répondeur à entrer dans le paradoxe.<br />

428Par exemple : “Est-ce que ou non tout plaisir est bon ?”<br />

429Par exemple : “Quelque plaisir n’est pas bon.”<br />

430Par exemple : “Rien de ce qui ruine la santé n’est bon.”<br />

431Par exemple : “Quelque plaisir ruine la santé.”<br />

432Par exemple : Comme “rien de ce qui ruine la santé n’est bon”, comme, en outre,<br />

“quelque plaisir ruine la santé”, il faut bien que “quelque plaisir ne soit pas bon”.<br />

433Par exemple : “Tout plaisir est bon.”<br />

434Par exemple : “Rien de ce qui ruine la santé n’est bon.”<br />

435Par exemple : “Aucun plaisir ne ruine la santé”, puisque “rien de ce qui ruine la santé<br />

n’est bon” et que “tout plaisir est bon”.<br />

157

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!