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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

rent l’appui d’une autorité extérieure ; sans que cet appui n’ait été accordé<br />

quant aux propositions choisies ; sans viser, sur le problème abordé, à un<br />

jugement qui surgisse comme une conséquence de la composition <strong>des</strong><br />

propositions d’abord jugées endoxa<strong>les</strong>. Le dialogue, ainsi compris dans sa<br />

facture la plus essentielle, ne se conçoit pas comme un caprice ou comme une<br />

mode passagère du dialecticien. Il est indissociable de son activité et l’on<br />

comprend qu’il soit allé de soi, pour Platon, Aristote et leurs discip<strong>les</strong> immédiats,<br />

de nommer puissance de dialoguer la qualité qui habilite la raison à<br />

mener une enquête en scrutant <strong>les</strong> opinions <strong>les</strong> plus répandues.<br />

C’est à juste titre que la méthode qui a cette nature s’appelle dialectique si,<br />

comme c’est le cas, dialectique vient de dialoguer (∞ Ï Ù<br />

Ô) et que dialoguer se fasse par demande et réponse (Ù Ó<br />

Ô Ú Û). Le demandeur demande sur<br />

tout ce qui est proposé par le répondeur 373 et raisonne toujours en partant de<br />

ce qu’on concède à sa demande. Dans la mesure où il s’essaie à raisonner sur<br />

tout ce qui lui est proposé, il ne pourra raisonner seulement à partir de choses<br />

vraies. Car tout ce qui lui est proposé n’est pas vrai — même <strong>les</strong> opposés<br />

viennent à être proposés; par exemple : que “le plaisir est un bien”, et au<br />

contraire qu’ “il n’est pas un bien” ; et que “l’âme est immortelle”, et au<br />

contraire qu’ “elle n’est pas immortelle” ; or, il est impossible que <strong>les</strong> opposés<br />

soient tous deux vrais. Et ce qui n’est pas vrai n’est pas de nature à se conclure<br />

de choses vraies. En effet, tout ce qu’on montre par <strong>des</strong> choses vraies est vrai.<br />

Dans la mesure, donc, encore, où on part <strong>des</strong> choses concédées en réponse à<br />

<strong>des</strong> deman<strong>des</strong>, on se sert d’endoxes ( ≈ Ï -<br />

Ô, ı). Ce sont, en effet, <strong>les</strong> endoxes et <strong>les</strong><br />

croyances (Ï Ú Ì) qu’accordent et concèdent <strong>les</strong> répondeurs.<br />

Or, tous <strong>les</strong> endoxes ne sont pas aussi proprement vrais… Aussi la dialectique<br />

tient-elle son essence dans le fait de raisonner non de choses vraies, mais<br />

d’endoxes. C’est pourquoi, ceux qui l’étendent à une autre signification n’utilisent<br />

pas proprement le nom de la dialectique. 374<br />

C. <strong>La</strong> dialectique, faculté d’investigation<br />

On se représente spontanément le savant comme un homme grave, taciturne,<br />

réservé, et le dialecticien, au contraire, comme très volubile. Ce n’est<br />

pas sans raison. Le savant se propose <strong>des</strong> conclusions vraies et <strong>les</strong> appuie sur<br />

373Sa position initiale.<br />

374Alexandre, In Top., prooemio, 3, 7-24.<br />

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