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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

accepted opinion or a general topos » 891, en se référant, pour exemplifier, à la<br />

définition reçue du bonheur comme « bien vivre qu'accompagne la vertu, ou<br />

suffisance <strong>des</strong> moyens d’existence » 892. Il est clair que, si Grimaldi voit en<br />

cela « a logical mode of inference », il ne l’entend pas au sens strict où je l’ai<br />

défini. Il y a plus encore. Grimaldi, du fait qu’Aristote affirme que « la<br />

plupart <strong>des</strong> enthymèmes [se découvrent] à partir de ces espèces particulières<br />

et propres, et moins à partir <strong>des</strong> [lieux] communs » 893, croit que le lieu<br />

commun n’intervient pas nécessairement dans l’argument 894. Je crois avoir<br />

suffisamment montré comment le lieu est le fondement de tout argument non<br />

démonstratif, et que, par conséquent, là où il y a argument dialectique ou<br />

rhétorique, il y a toujours intervention d’un lieu, dans l’idée d’Aristote. Il<br />

suffit d’ailleurs de rappeler, à cet effet, le passage où Aristote va jusqu’à<br />

spécifier la nature du syllogisme dialectique et rhétorique par l’usage du<br />

lieu 895. De Pater propose, lui aussi, quelques <strong>des</strong>criptions frappantes du lieu :<br />

c’est, dit-il, « une formule probative, qui elle-même n’est pas mise en<br />

question ; elle possède, en outre, une certaine généralité, de sorte qu’elle peut<br />

servir à plusieurs preuves » 896. Il en parle aussi comme d’une « formule<br />

d’inférence » et remarque très à propos que « fondamentalement <strong>les</strong> lieux sont<br />

<strong>des</strong> lois, et ce n’est que comme lois qu’ils fonctionnent dans l’argument<br />

considéré en lui-même » 897. Je montrerai plus loin pourquoi je ne pense pas<br />

que le lieu soit premièrement une formule. Mais il reste que <strong>les</strong> remarques de<br />

De Pater décrivent adéquatement le lieu. Pourtant, el<strong>les</strong> cachent une grave<br />

confusion. En effet, dans l’esprit de l’auteur, ces <strong>des</strong>criptions correspondent à<br />

ce qu’il appelle le lieu en général, car De Pater fait la distinction suivante :<br />

891Ibid., 127.<br />

892Rhét., I, 5, 1360b14ss.<br />

893Ibid., 2, 1358a25-28.<br />

894Voir Grimaldi, 127-128.<br />

895Rhét., I, 2, 1358a10-11 : « Je dis que sont <strong>des</strong> raisonnements dialectiques et<br />

rhétoriques ceux à propos <strong>des</strong>quels nous fournissons <strong>les</strong> lieux. » Voir supra, 300.<br />

896De Pater, Les <strong>Topiques</strong>…, 115.<br />

897Ibid., 143.<br />

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