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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

C n’est pas B” s’en dégagerait rigoureusement. En effet, il s’agit là d’un<br />

agencement en deuxième figure dont la prémisse négative est particulière.<br />

Rien ne peut donner directement l’évidence de la rigueur formelle dans un<br />

argument ainsi confectionné. Mais, si la conversion de ce syllogisme présente<br />

une rigueur évidente, on pourra par là savoir que cette forme syllogistique est<br />

tout à fait rigoureuse. Et c’est le cas. En effet, détruisons la conclusion<br />

“Quelque C n’est pas B”, en posant sa contradictoire “Tout C est B” ; puis<br />

joignons-la à la majeure “Tout B est A”. <strong>La</strong> conclusion “Tout C est A”<br />

s’ensuit rigoureusement, qui détruit la précédente mineure “Quelque C n’est<br />

pas A”. Or la conséquence est on ne peut plus manifestement rigoureuse :<br />

première figure, toutes prémisses affirmatives et universel<strong>les</strong>. On a<br />

maintenant ce qu’il faut pour comprendre à quel point la réfutation et la<br />

réduction sont matériellement voisines. Toute matière qui peut prendre la<br />

forme d’une réfutation directe peut aussi revêtir celle d'une réduction.<br />

Aristote l’affirme lui-même, quoique de manière plus large encore, puisqu’il<br />

parle de tout syllogisme direct, dont la réfutation est seulement un cas particulier.<br />

Tout ce qui se conclut directement () se montrera aussi via l’impossible<br />

(Ï Ì), et tout ce qui se conclut via l’impossible se<br />

montrera aussi directement, et ce par <strong>les</strong> mêmes termes. 427<br />

Il faut noter, toutefois, qu’Aristote parle plus précisément, là, de la réduction<br />

la plus puissante, qui réduit la position attaquée à un énoncé absurde.<br />

Mais la remarque vaut pour une réduction à un énoncé paradoxal. Il va de soi<br />

que, dans la réduction, la répugnance engendrée pour la position attaquée sera<br />

proportionnelle à la fermeté de l’adhésion immédiate aux prémisses et médiate<br />

à la conclusion dans la réfutation directe correspondante.<br />

C’est que la réfutation et la réduction effectuées en une même matière<br />

sont exactement dans le même rapport qu’un syllogisme direct et sa conversion.<br />

Pour le bien voir, adoptons le point de vue du dialecticien auquel on<br />

propose un problème et voyons quel choix formel s’offre à lui. Soit le problè-<br />

427Prem. Anal., II, 14, 62b38-40.<br />

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