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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

liés (ÕÌ) à ce qui est en question 831. Argumenter, c’est donc, pour<br />

Aristote, discuter la convenance ou la disconvenance de deux termes en <strong>les</strong><br />

comparant tour à tour à un troisième, qui sert d’intermédiaire, et dont on<br />

connaît ou admet déjà le rapport, à chacun <strong>des</strong> deux termes en question,<br />

positif ou négatif, mais universel en regard d’au moins l’un <strong>des</strong> deux 832. Ce<br />

principe premier de l’argumentation reçoit son expression rigoureuse et technique<br />

dans ce qu’on a traditionnellement appelé le principe dici de omni, dici<br />

de nullo :<br />

Quand trois termes sont l’un par rapport à l’autre tels que le dernier est dans<br />

le moyen tout entier et que le moyen est, ou n’est pas, dans le premier tout<br />

entier, il y a nécessairement, liant <strong>les</strong> extrêmes, un raisonnement parfait. 833<br />

Si on saisit la nécessité de ce principe général du syllogisme, on saisit en<br />

même temps qu’un syllogisme, dans ce qu’il a d’élémentaire et d'essentiel, est<br />

toujours composé de trois et de seulement trois termes — l’un servant d’intermédiaire<br />

entre <strong>les</strong> autres — ou, ce qui revient au même, de deux et de seulement<br />

deux prémisses 834 :<br />

831Voir Rhét., II, 22, 1396a23-b2.<br />

832 Aristote nomme d’ailleurs chacun <strong>des</strong> trois termes d'après son rôle dans l’argument.<br />

Voir Prem. Anal., I, 4, 25b35-38.<br />

833Prem. Anal., I, 4, 25b31-34.<br />

834 Inversement, si on ne se représente pas nettement cette résolution du raisonnement en<br />

ses termes, on sera porté à voir <strong>des</strong> raisonnements différents où il n’y a que <strong>des</strong> présentations<br />

différentes du même raisonnement. Par exemple, c’est en matière et en forme le même<br />

raisonnement que l’on trouve dans <strong>les</strong> deux formulations suivantes : « Si, s’il y a un homme<br />

alors il y a un animal, et s’il y a un animal alors il y a une substance, alors, s’il y a un<br />

homme il y a une substance » ; « Tout animal est substance, et tout homme est animal ;<br />

donc, tout homme est substance. » Clairement, il y a trois termes : ‘substance’, ‘animal’ et<br />

‘homme’ ; l’un, ‘animal’, sert de moyen terme pour juger de la convenance entre <strong>les</strong> deux<br />

autres ; deux prémisses font état du rapport du moyen terme à chaque extrême, et la conclusion<br />

lie ces derniers. Clairement, il n’y aurait pas de raisonnement sans ces conditions, et on<br />

ne peut pas, comme De Pater (voir Les <strong>Topiques</strong>…, 71), prétendre que la définition du syllogisme<br />

dialectique dans <strong>les</strong> <strong>Topiques</strong> « n’est qu’un programme » qu’il est possible de réaliser<br />

« sans qu’un moyen terme soit nécessaire ». Il est superficiel aussi de nier à la<br />

première formulation d’être un syllogisme au sens <strong>des</strong> Premiers Analytiques pour le lui<br />

accorder au sens <strong>des</strong> <strong>Topiques</strong>. Pourquoi, alors, Aristote dit-il expressément (voir Prem.<br />

Anal., I, 32, 47a28-31), pierre d’achoppement pour De Pater, que cette formulation n’est<br />

pas encore un syllogisme ? Ce n’est pas tant cette formulation, ces mots qui sont visés,<br />

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