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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

ces exigences. Et cel<strong>les</strong>-ci se ramènent grossièrement à trois titres : la clarté<br />

(en quoi on peut inclure la simplicité), l’endoxalité et la pertinence.<br />

Le premier réflexe du répondeur, devant toute demande, ce doit être de<br />

s’assurer qu’il comprend ce qui est demandé. À travers <strong>les</strong> mots utilisés,<br />

discerne-t-il avec exactitude de quel sujet il s’agit ? Appréhende-t-il nettement<br />

par quel attribut, et en laquelle de ses significations, la demande propose<br />

de représenter ce sujet ? Si oui, il peut pondérer désormais ce que la demande<br />

comporte d’endoxal. Mais si, comme cela arrive le plus souvent dans le concret,<br />

la moindre obscurité, le moindre doute subsiste quant à la signification<br />

de ce qui est demandé, le répondeur ne doit pas avancer davantage. Il diffère<br />

son accord ou son refus jusqu’à ce qu’il ait obtenu du demandeur<br />

l’éclaircissement requis. Pour aucune considération il ne laisse passer <strong>des</strong><br />

affirmations qu’il ne comprend pas 563. C’est très souvent, en effet, pour avoir<br />

omis de satisfaire à ce besoin qu’on se heurte ensuite, dans le dialogue, à <strong>des</strong><br />

difficultés étrangères à la position 564 ; c’est le cas typique où le demandeur<br />

conduit le dialogue de manière à rattacher à la position <strong>des</strong> paradoxes par la<br />

faute du répondeur et non en raison de la nature de la position. Une investigation<br />

ainsi menée n’est pas de grande utilité, sinon pour faire ressortir la<br />

négligence du répondeur. Il n’est pas question, donc, de répondre oui ou non<br />

sans plus, tant que la demande n’est pas tout à fait claire 565. Dans ce souci de<br />

clarté et d’intelligence, le répondeur doit tout spécialement se préoccuper de<br />

vérifier si la demande qui lui est adressée ne serait pas homonyme ou<br />

amphibologique. Cette demande peut-elle de quelque façon représenter un<br />

même sujet sous plusieurs natures ou accidents différents, rassemblés sous le<br />

même nom ou attribut en raison de quelque analogie ? Si c’est le cas, il ne<br />

saurait y avoir de bonne réponse sans que la demande ait d'abord été divisée<br />

en toutes <strong>les</strong> significations qu’elle peut recouvrir, de façon qu’on sache<br />

déterminément laquelle vise le demandeur. Bien sûr, il ne s’agit pas de jouer à<br />

l’intransigeant et d’exiger à tout moment et même si la chose est évidente,<br />

563Voir ibid., 7, 160a18-22.<br />

564Voir ibid., 160a22-23.<br />

565Voir Réf. soph., 17, 176b6 : « Il est évident, bien sûr, que dans <strong>les</strong> deman<strong>des</strong> où ce qui<br />

est proposé est obscur, on ne doit pas simplement concéder. »<br />

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