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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

(c’est-à-dire d’obliger le répondeur, en vertu même de la raison 424 qu’il soutient,<br />

à s’exprimer incorrectement) ; en cinquième, de répéter plusieurs fois la<br />

même chose. 425<br />

Le premier inconvénient est le plus fort et le plus direct : comme conséquence<br />

rigoureuse de deux propositions que l’autorité du commun ou <strong>des</strong><br />

sages oblige à admettre, on obtient en conclusion la contradiction de la position.<br />

Rien n’est plus propre à renverser cette position ; aucun inconvénient<br />

n’est plus grave que la contradiction, et davantage témoin de la fausseté. C’est<br />

le tout premier principe dont se nourrit la vie intellectuelle : on ne peut se<br />

contredire et demeurer dans la vérité, rien ne peut, à la fois et sous le même<br />

rapport, être et ne pas être. Or la réfutation produit une contradiction directement<br />

opposée à la position en jeu. C’est pourquoi la réfutation obtient incontestablement<br />

la préférence du dialecticien. Mais s’il ne voit pas le moyen de la<br />

réaliser, s’il risque trop de s’en voir refuser <strong>les</strong> matériaux, ce qui, concrètement,<br />

représente le cas le plus fréquent, le dialecticien est loin de se trouver<br />

dépourvu. En effet, il cherchera encore une contradiction qui résulte rigoureusement<br />

de la position, même si cette contradiction se présente comme moins<br />

flagrante, moins directe : tout l’effort consistera à réduire la position à un<br />

autre énoncé qui, lui, soit en contradiction avec quelque conception irrécusable.<br />

Encore là, le caractère inadmissible de l’énoncé auquel la position se<br />

voit ramenée pourra se manifester avec plus ou moins de force. De<br />

préférence, il s’agira d’un énoncé manifestement faux ; mais le dialecticien,<br />

comme tel, ne traite pas avec de tel<strong>les</strong> énonciations ; on serait alors bien près<br />

de la démonstration, du moins de la démonstration quia 426. Plus facilement,<br />

on aura affaire à un paradoxe, à une conclusion nettement opposée à quelque<br />

conception hautement endoxale. Ou encore, mais là on touche aux derniers<br />

recours, la conclusion contiendra, sans pouvoir s’en défaire, quelque faute<br />

grammaticale ou quelque répétition inutile. Je n’en dirai pas plus sur ces deux<br />

424Sa position initiale.<br />

425Réf. soph., 3, 165b18-22.<br />

426<strong>La</strong> démonstration du fait (≈), sinon de la cause (ı). Voir Sec. Anal., I, 9, 76a9-<br />

13.<br />

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