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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

situation semblable, en formant un paradigme ou une comparaison 559.<br />

Aristote invite le dialecticien à demander encore deux autres types de<br />

prémisses préparatoires, aux fins de développement et de dissimulation, mais<br />

cel<strong>les</strong>-ci ont une utilité strictement probatoire.<br />

3. Les réponses secon<strong>des</strong><br />

Le demandeur cherche à obtenir le nécessaire à l’attaque, soit en le demandant<br />

directement, soit en le demandant par l’intermédiaire de propositions<br />

préparatoires dont il découle. Mais que fait le répondeur devant ces efforts ?<br />

De quoi ses répliques ont-el<strong>les</strong> l’air ? Le répondeur, pourrait-on dire succinctement,<br />

a sans cesse présentes à l’esprit deux préoccupations très vives, dont<br />

la seconde est subordonnée à la première : accorder (ı) ou poser<br />

(Ô), et objecter (Û). L’intérêt radical de la réponse est, c’est<br />

clair maintenant, de garantir la force <strong>des</strong>tructrice de la matière dont use<br />

l’attaque dialectique. L’objectif radical du répondeur est donc d’accorder au<br />

demandeur <strong>les</strong> propositions <strong>les</strong> plus dures à l’endroit de la position initiale ;<br />

son inclination, c’est même de <strong>les</strong> poser pour lui 560. Il n’y aurait donc pas à<br />

s’étonner tellement, tant que le demandeur propose effectivement <strong>des</strong> énoncés<br />

de ce calibre, que le rôle du répondeur ne revête pas beaucoup d’éclat extérieur.<br />

En effet, extérieurement, le rôle du répondeur se confine à ponctuer de<br />

559 Top., VIII, 1, 157a14-15. De ces quatre procédés pour apporter la prémisse nécessaire,<br />

soient la demande directe et cel<strong>les</strong> par le biais d’un syllogisme, d’une induction ou d’un<br />

exemple, il est intéressant de noter, toutefois, que <strong>les</strong> deux derniers sont <strong>les</strong> plus fréquemment<br />

adéquats. « Quand une proposition est obtenue en vue d’une autre, cela est évident, du<br />

fait qu’on demande plusieurs fois quelque chose de semblable ; c’est, en effet, ou bien par<br />

une induction, ou bien par une similitude que, dans la plupart <strong>des</strong> cas, on obtient l’universelle.<br />

» (Top., VIII, 8, 160a36-39)<br />

560Il est vraiment remarquable à quel point, tout au long de Top. VIII, Aristote utilise à<br />

peu près en équivalence Ô et Ô pour marquer le rôle du répondeur. En<br />

confirmation, on peut voir Socrate s’indigner lorsqu’un répondeur décline son office en<br />

rejetant sur le demandeur la responsabilité d’accorder ou de poser ceci ou cela : « Je n’ai<br />

pas besoin de réfuter <strong>les</strong> “si tu veux cela” ou <strong>les</strong> “si ça te semble”, mais moi et toi ; et je dis<br />

moi et toi, dans l’idée qu’on réfute au mieux la position, si on en enlève <strong>les</strong> “si”. »<br />

(Protagoras, 331c)<br />

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