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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

manière dialectique, mais aussi comme si on savait ; voilà pourquoi<br />

nous avons donné comme office à notre étude non seulement celui ci-haut<br />

mentionné, de pouvoir obtenir la proposition ( ı), mais aussi,<br />

quand il s’agit d’endosser la discussion (ÕÔ ı), de garder la<br />

position (Ì ı) de même manière par ce qu’il y a de plus<br />

endoxal possible. 721<br />

À cause de la proximité de la sophistique : non pas que la fonction de<br />

répondeur relève du sophiste, mais parce qu’elle risque davantage d’être confondue<br />

avec son œuvre ; la réponse ressemble davantage que la demande à un<br />

savoir prétendu. Et se trouver préparé à mettre à l’épreuve comme si on<br />

savait ne signifie pas comme sophiste, mais comme répondeur. C’est aussi<br />

indispensable et plus difficile que d’y être préparé comme demandeur. D’ailleurs,<br />

la majeure partie du huitième livre est consacrée à guider le répondeur.<br />

De même, il n’est pas nécessaire qu’un interlocuteur soit mal disposé ou<br />

procède mal, pour commander la situation probatoire. Il suffit qu’il en donne<br />

assez l’apparence pour susciter le soupçon chez l’autre. Autrement, on érigerait<br />

systématiquement la probation en pétition de principe, en demande du<br />

propos initial. En effet, la probation commence quand se superpose, au problème<br />

initial, un second problème : est-ce que l’interlocuteur répond ou demande<br />

bien, selon l’intention et le mode appropriés ? Toujours pour la raison<br />

qu’un examen est plus efficace ainsi, le probateur se propose l’issue la plus<br />

<strong>des</strong>tructrice, à savoir le répondeur répond mal : il ignore ce qu’il prétend<br />

savoir ; il cherche seulement la victoire ; il évalue de travers l’endoxalité <strong>des</strong><br />

propositions. Ou : le demandeur demande mal : il demande son propos, ou<br />

<strong>des</strong> prémisses contraires entre el<strong>les</strong> ; il veut faire triompher la partie la plus<br />

faible ; il cherche le prestige et l’apparence plutôt qu’un sain examen. Cela<br />

fait que la probation est aussi agressive que l’investigation, mais attaque l’interlocuteur<br />

plutôt que la position ou la proposition 722. Dans ces conditions,<br />

exiger que la probation ne soit légitime que si, de fait, il y a malversation de<br />

la part de l’interlocuteur, ce serait vouloir que le probateur sache déjà, avant<br />

721Réf. soph., 34, 183b1-6.<br />

722« Il est donc quelquefois nécessaire d’attaquer l’interlocuteur et non la position. »<br />

(Top., VIII, 11, 161a21-22)<br />

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