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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

ramener à l’ordre. Car la discussion vraie est nécessairement œuvre commune<br />

et ne peut se dispenser de la bonne tenue de l’une <strong>des</strong> fonctions.<br />

Souvent en effet, c’est celui à qui on demande qui est cause de ce que la<br />

raison ne soit pas bien dialoguée, par le fait de ne pas concéder ce à partir de<br />

quoi il y aurait moyen de bien dialoguer contre la position. C’est qu’il n’est<br />

pas au pouvoir de l’un seulement <strong>des</strong> interlocuteurs de bien<br />

accomplir leur œuvre commune. Il est donc quelquefois nécessaire d’attaquer<br />

l’interlocuteur et non la position, quand le répondeur se tient malignement<br />

à l’affût de ce qui contrarie le demandeur. Ceux, bien sûr, qui font ainsi<br />

<strong>les</strong> diffici<strong>les</strong> font <strong>des</strong> discussions <strong>des</strong> disputes et non <strong>des</strong> dialogues. 702<br />

C’est là qu’intervient la probatoire, et c’est ainsi qu’elle doit faire intervenir<br />

l’interlocuteur récalcitrant dans sa définition même.<br />

Sont probatoires <strong>les</strong> raisons issues de ce que pense le répondeur ainsi que de<br />

ce qu’il est nécessaire de savoir à celui qui prétend tenir la science. 703<br />

Ce que pense le répondeur, Ï Ô, c’est-à-<br />

dire strictement ce qu’il croit savoir. S’il le sait effectivement, très bien, qu’il<br />

le transmette, et le demandeur deviendra volontiers son disciple, comme Socrate<br />

en témoigne abondamment. Mais encore faut-il vérifier s’il sait réellement,<br />

et c’est là tout le rôle de la probatoire 704. Il s’agira de chercher à lier <strong>les</strong><br />

choses <strong>les</strong> plus paradoxa<strong>les</strong> non plus strictement à la position comme telle,<br />

mais à la position reçue comme ce que pense le répondeur. En d’autres mots,<br />

alors que le demandeur de l’investigatoire cherche à lier à la position ce que<br />

celle-ci rend elle-même inévitable comme absurdités — « Ï ı<br />

Ô Ï Ô Û » 705 — le demandeur de la probatoire<br />

cherche à lier à la position soutenue <strong>des</strong> absurdités à cause du répondeur, à<br />

cause de sa fausse science, à cause de son ignorance — « Û<br />

ı Ù ı » 706 — de sorte que, dans la<br />

702Top., VIII, 11, 161a17-24.<br />

703Réf. soph., 2, 165b4-6.<br />

704Par exemple : « Moi, pour tester (˘) la force d’Hippocrate, je l’ai<br />

soumis à l’examen (ı) et lui ai adressé <strong>des</strong> deman<strong>des</strong>. » (Protagoras, 311b)<br />

705Top., VIII, 4, 159a20.<br />

706Réf. soph., 8, 169b26.<br />

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