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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

simplement comme l’une <strong>des</strong> prémisses de l’argument à découvrir 1216.<br />

Certains interprètes font déjà l’erreur à propos <strong>des</strong> lieux communs ; la confusion<br />

est encore plus tentante dans le cas <strong>des</strong> espèces qui, en plus de devoir<br />

être, el<strong>les</strong> aussi, décrites par le logicien par le biais d’énoncés, impliquent une<br />

partie de la matière qui entre dans l’argument. À quoi s’ajoute le fait<br />

qu’Aristote lui-même dénomme parfois <strong>les</strong> espèces Ì, propositions,<br />

ou ı, opinions 1217. Pourtant, pour Aristote, c’est exactement à la manière<br />

<strong>des</strong> lieux que <strong>les</strong> espèces sont <strong>des</strong> propositions 1218 : « Ô Ó Ï<br />

Ô ∞Û Ì, ı Ó ˆ ˆ ¡Û<br />

Ì. » 1219 Une autre erreur suit habituellement, qui consiste à distinguer<br />

foncièrement l’espèce du lieu et à lui prêter une existence indépendante de<br />

lui. Grimaldi, dont l’analyse <strong>des</strong> espèces est certainement celle qui mérite le<br />

plus d’attention 1220, n’a pas vu juste sur ce point. Voici comment il décrit le<br />

rapport entre <strong>les</strong> espèces et <strong>les</strong> lieux communs :<br />

As general axiomatic propositions they (the common places) are valid forms<br />

of inference by themselves. Further, they may also be applied to the subjectmatter<br />

presented by the to permit one to reason by enthymeme with this<br />

material. It would appear, then, that the Ú ı are logical mo<strong>des</strong> of<br />

inference which generally obtain the matter for their inference from the<br />

. 1221<br />

De Pater s’approche davantage d’une juste interprétation, en parlant de<br />

l’espèce comme d’« une formule d’inférence composée de constantes extralogiques<br />

» 1222. Mais, pour pouvoir affirmer en même temps que « le lieu<br />

1216C’est la position de beaucoup d’interprètes de la Rhétorique. Voir entre autres, Cope,<br />

128 ; Solmsen, The Aristotelian Tradition in Ancient Rhetoric, 41-42.<br />

1217Voir Rhét., II, 1, 1377b18; 18, 1391b22-25.<br />

1218On peut <strong>les</strong> exprimer sous forme d’énoncés et el<strong>les</strong> sont à la source de la sélection <strong>des</strong><br />

prémisses <strong>des</strong> arguments. De <strong>les</strong> nommer ‘propositions’ ne signifie pas autre chose. Voir<br />

supra, 330ss.<br />

1219Rhét., I, 2, 1358a31-32 : « J’appelle espèces <strong>les</strong> propositions propres à chaque genre<br />

et lieux cel<strong>les</strong> qui sont communes semblablement à tous <strong>les</strong> genres. »<br />

1220Grimaldi, 115-135.<br />

1221Grimaldi, 130 ; c’est moi qui souligne. Voir aussi 124 et 129, où il dit explicitement :<br />

« (The Ú ı are) essentially different from the . »<br />

1222De Pater, Les <strong>Topiques</strong>…, 122.<br />

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