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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

hension du mécanisme inférentiel de chacune. À la fin, même le théoricien ne<br />

pourra plus franchir l’abîme creusé entre la différence et l’affinité d’attribution<br />

décrite dans la maxime ; il tendra à y voir <strong>les</strong> <strong>principes</strong> de deux métho<strong>des</strong><br />

de découverte différentes, assignées respectivement à la formation de l’orateur<br />

et du dialecticien : « Il semble que le lieu soit compris d’une façon chez<br />

<strong>les</strong> rhéteurs, avec Cicéron dans ses <strong>Topiques</strong>, et d’une autre façon chez Aristote,<br />

dans ses <strong>Topiques</strong> à lui. » 950 Or posséder la différence sans la<br />

maxime ne sert de rien. C’est l’affinité d’attribution qui permet d’argumenter,<br />

et non la différence nue. L’intention prochaine d’Aristote, dans <strong>les</strong><br />

<strong>Topiques</strong> comme dans la Rhétorique, n’est pas de produire un recensement<br />

exhaustif de lieux, mais de rendre capable de reconnaître la matière et la<br />

forme <strong>des</strong> attaques 951 auxquel<strong>les</strong> prête une position. Aussi préfère-t-il, pour<br />

présenter chaque lieu, l’incarner dans un précepte qui marque l’usage et <strong>les</strong><br />

limites de l’affinité d’attribution concernée. Il mentionne ou non la différence<br />

du lieu ; il énonce ou non la maxime qui exprime son fondement logique ;<br />

mais le principal, c’est la <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> vérifications ou opérations qui permettent<br />

la sélection d’endoxes propres à inférer un propos donné en prenant<br />

appui sur la relation logique annoncée. D’où le fait que la présentation de<br />

chaque lieu repose sur un ou plusieurs infinitifs à sens impératif 952. Le plus<br />

normalement, donc, la formulation d’un lieu par Aristote comporte comme<br />

élément central une règle comme la suivante :<br />

Un autre [lieu], c’est de produire <strong>des</strong> conceptions (ı) 953 pour l’accident<br />

et ce à quoi il arrive 954 , soit pour <strong>les</strong> deux séparément, soit pour un seul ;<br />

examiner ensuite si quelque chose qui ne se vérifie pas a été énoncé comme<br />

950Maurus, In Arist. Top., prooemio, #9. Voir aussi Toletus, V, 3 ; Fonseca, VII, 10. Plus<br />

récemment, Stump veut même distinguer plusieurs conceptions de la maxime et de la différence.<br />

Voir supra, 288.<br />

951« Les <strong>Topiques</strong> veulent enseigner une méthode, et non donner une liste complète de<br />

lieux. » (De Pater, Les <strong>Topiques</strong>…, 162)<br />

952Par exemple : « Regarder à quoi… Examiner… De plus, il faut commencer l’examen<br />

par… On doit examiner si… On doit <strong>les</strong> diviser… » (voir Top., II, 2, 109b13ss.)<br />

953Des définitions ou autres <strong>des</strong>criptions reçues.<br />

954L’attribut et le sujet de la position initiale. Accident est pris ici dans le sens très large<br />

d’attribut.<br />

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